Les amalgames de Trotsky
Bien que précédemment purgées d’éléments trop compromettants au moment de leur ouverture aux chercheurs en 1980, les Archives Trotsky de Harvard ont depuis laissé filtrer certains documents sans équivoque, comme des accusés de réception de lettres à des inculpés des procès de Moscou, ou encore une lettre de Léon Sedov à son père, Trotsky, évoquant la création d’un bloc conspirationniste unissant leurs partisans aux zinoviévistes. Des soviétologues éminents comme John Archibald Getty ou encore l’historien trotskyste de renommée mondiale Pierre Broué ont ainsi apporté les preuves tangibles et irréfutables de l’existence d’un complot trotskyste en URSS dans les années trente, fait que Trotsky avait toujours nié. Faisant fond sur les sources primaires des Archives Trotsky ainsi que sur les archives soviétiques, Grover Furr soumet les témoignages des accusés aux procès de Moscou à un contre-examen au plus près des sources. Sa conclusion : les aveux des témoins sont authentiques et concordent. Les mêmes sources primaires, ainsi que les écrits de Trotsky, démontrent que ce dernier a menti sur presque tout concernant l’URSS, dans ses écrits sur les procès de Moscou (1936, 1937 et 1938) ainsi que sur l’assassinat de Kirov, enfin dans son témoignage devant la Commission Dewey en 1937. Ce livre révolutionne la compréhension des procès de Moscou. Les écrits et les activités de Trotsky dans les années trente doivent être revus sous un nouveau jour, celui des ultimes menées d’un intriguant génial et sans scrupule, prêt à tout pour revenir au pouvoir. Grover FURR

ISBN : 978-2-37607-101-3

457 pages 29€

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Les Aventures sibériennes des Etats-Unis
« Les Aventures sibériennes des Etats-Unis » de William S. Graves Traduit de l’américain par Nicole Porte et Daniel Sillou Traduits ici pour la première fois en fois en français, les Mémoires du général Graves (1865-1940), commandant en chef du corps expéditionnaire états-unien en Sibérie en 1918-1919, au cours de ladite « guerre civile russe », sont un document exceptionnel. Graves y raconte ses difficultés sur place, ses relations avec des groupes des autres nations – Winston Churchill se réjouissait d’en compter quatorze ! – qui, avec l’aide Département d’État, utilisaient l’armée US contre les bolcheviks. Son récit est édifiant : « Le fait est qu’une telle action était une ingérence délibérée dans les affaires intérieures du peuple russe prolongeant la guerre civile et entraînant une perte incalculable en vies et en biens. » Drôle de guerre « civile », où l’étranger luttait contre la « terreur » rouge, au prix d’une terreur blanche CENT FOIS plus importante : « Il y avait d’horribles meurtres, mais ils n’ont pas été commis par les bolcheviks comme le monde entier le croit. Je prends une large marge de sécurité en disant que pour chaque personne tuée par les bolcheviks les anti-bolcheviks en ont tué une centaine. » Cette campagne étrangère, dont un certain Livre noir du communisme ne nous a pas dit un seul mot, montrait la profonde connivence de classe avec des criminels locaux dissimulés en « Russes blancs », les Koltchak, Kalmykov, Semeonoff, Denikine etc. : « Les actes de ces cosaques et d’autres hommes de Koltchak, sous la protection des troupes étrangères étaient le plus grand atout qu’on puisse imaginer en faveur du bolchevisme. Les atrocités étaient d’une telle nature, que le peuple russe s’en souviendra sûrement et continuera à les raconter pendant cinquante ans. » De fait, avec la famine favorisée par la guerre et le blocus occidental, les morts se comptent à plus de huit millions. L’ingérence desdites « démocraties occidentales », prodigues, à l’époque comme aujourd’hui, en belles leçons de morale, n’en était encore qu’à ses débuts… En savoir plus sur l’auteur… William S.GRAVES

Prix public 20 euros ISBN 978-2-37607-144-0

292 pages

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Les Communistes sous le directoire
Karl Marx, fin connaisseur de la Révolution française, avait décrit la conjuration de Babeuf comme « la première apparition d’un parti communiste réellement agissant ». Mais, à peu près tous les historiens qui se sont penchés sur le babouvisme (nous en ferons le détail), voire sur la Révolution, ont considéré que la conjuration n’avait pas d’importance sur le moment. À partir de là, le problème était simple : soit Marx avait raison, soit il avait tort. Et la réponse ne pouvait pas se trouver dans les productions des historiens mais dans les documents d’époque. Jean-Marc Schiappa est un historien français, né en 1956. Spécialisé dans l’étude de Gracchus Babeuf et de la conjuration des Égaux, il est responsable des Études babouvistes, organe de l’association des amis de Gracchus Babeuf ainsi que président de l’Institut de recherche et d’étude de la libre-pensée.

ISBN : 9782376071846

358 pages

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Les Divagations des antichinois en France
« Le péril jaune » ! Cette expression, née à la fin du xixe siècle, a fait florès dans les milieux politiques, médiatiques, littéraires de l’époque. Elle exprimait en trois mots la terreur de l’Occident à l’annonce de prochaines invasions par des hordes asiatiques, féroces et insondables. En ce début de xxie siècle, la Chine, pacifique concurrent économique, ne menace pas la France militairement. Elle recherche au contraire son amitié. Si quelques navires de guerre français patrouillent en mer de Chine, nul soldat chinois n‘approche nos côtes. Pourtant, un volumineux rapport (654 pages), diffusé en octobre 2021 par l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM, qui compte cinquante « chercheurs » et un relais de l’OTAN, officier supérieur de l’armée des États-Unis) alerte sur les « machiavéliennes » opérations de la Chine et sur ses complices Français, nommément dénoncés selon la méthode de McCarthy. Le rapport, où grouillent les erreurs, les contradictions et les fake news, est un acte d’allégeance de notre défense nationale à la politique étrangère des États-Unis et à son armée. Il prépare une guerre. Ce livre ne donne pas en exemple le système politique et économique chinois (ce n’est pas le sujet). Il n’est pas prochinois, il est pro-vérité. Il est un contre-rapport compact qui plaide pour l’amitié entre les peuples, pour l’indépendance de la France et pour la paix. Maxime Vivas est l’auteur de plusieurs livres sur la Chine (Ouïghours, pour en finir avec les « fake news », Dalaï Lama pas si zen). Jean-Pierre Page est ancien responsable du Département international de la CGT. Aymeric Monville a écrit divers essais de philosophie politique. Tous trois sont, avec d’autres complices, coresponsables – mais pas coupables ! – du livre La Chine sans œillères, publié en 2021 aux éditions Delga et qui n’a pas manqué de retenir l’attention de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire. Cet ouvrage s’honore d’une préface du contre-amiral Claude Gaucherand, officier de la légion d’honneur.  

146 pages

ISBN 978-2-37607-229-4

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Les guerres de Staline
Sur le Staline et l’URSS des années 1939-1953, je n’ai pas souvenir d’avoir lu de travail universitaire aussi sérieux et globalement indifférent au qu’en-dira-t-on (c’est-à-dire à l’historiographie occidentale dominante) depuis la généralisation à l’ensemble de l’Europe, au cours des années 1980, de la chape de plomb réactionnaire. Tout en sacrifiant d’abondance au thème du « dictateur soviétique » et en se défendant de vouloir « réhabiliter Staline », Roberts s’est livré à un bel exercice de courage intellectuel. C’est en ce début du xxie siècle faire beaucoup pour la science historique que de résister à la marée antisoviétique qui a recouvert le champ de la « soviétologue » internationale et submergé la française. L’historien irlandais aura notablement contribué à donner satisfaction posthume à la revendication d’histoire honnête de l’URSS émise en 1964 par Alexander Werth qui – à la différence de son fils Nicolas, porté toujours plus loin au fil du temps vers la diabolisation de Staline et vers l’indulgence pour tout label antisoviétique – aima le peuple soviétique de la « Grande Guerre patriotique » et estima grandement son leader « aux nerfs d’acier » (formule empruntée au maréchal Joukov). Geoffrey ROBERTS Préface d'Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine (Paris VII)

ISBN : 978-2-915854-66-4

543 pages 30€

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Les Nations nécessaires et leurs pathologies nationalistes
Le monde dominé par le capitalisme financier transnational réduit de plus en plus les humains à n’être que des consommateurs interchangeables, aptes à produire un peu ou beaucoup de profits. Il est sain dans ces conditions que fleurissent un peu partout les résistances, se référant aux nations, que nos gourous médiatiques disaient mortes, repères nécessaires face au maelström “mondialiste”. Mais ce renouveau positif est souvent détourné grâce à la manipulation des concepts dans une opinion désinformée : Marine Le Pen prétend les politiciens du FN des “patriotes”, et les journalistes les plus influents qualifient de nationalisme la moindre critique à l’égard des oligarques de l’Union européenne ou des faucons de l’OTAN. La France d’aujourd’hui est menacée par le succès électoral d’un FN d’autant plus fort qu’il a réussi jusqu’à présent à réunir les sensibilités contradictoires des nationalismes français, et qu’il a pu faire croire à des foules broyées par le capitalisme, et apeurées, qu’il était le seul opposant à l’arasement mondialiste : sortir de ce piège exige la lucidité, ce récit, avec d’autres, veut y contribuer. Francis ARZALIER

ISBN : 978-2-915854-87-9

Format : 14 x 21

96 pages

12€

Nombre de pages : 102
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Les pages immortelles de Suétone
Rien de plus ennuyeux que Suétone et ses litanies interminables et désordonnées des tares, de la démence, des meurtres et des méfaits, de la mort enfin, toujours violente, des douze Césars dont il aligne les biographies. Si, peut-être : D.A.F. de Sade, le plus soporifique des romanciers. C’est en substance ce que déclare Roger Vailland au commencement de ce livre. Sa lecture structurale – qui s’efforce de trouver les constantes dans les variations, d’en comprendre les logiques, bref, de dégager les lignes de fond – consiste à réorganiser les douze récits selon l’analyse qu’il en fait. En dehors de cette reconstruction, opération majeure, il intervient peu, laissant toute sa place à l’oeuvre de Suétone, dont il nous donne, tout simplement, les clefs et le mode d’emploi. Ce procédé a un double avantage : il relègue au second plan l’océan fastidieux des anecdotes, des exemples et des faits dont la lecture nous étouffait ; il dégage et met au premier plan une analyse du césarisme, c’est-à-dire de la domination des princes portés au pouvoir par la démocratie, mais revêtus d’un pouvoir absolu. Voilà donc un livre utile, comprenons-nous aussitôt ! Passent dans ces pages publiées en 1962, trois ans avant la mort de Vailland, les fantômes discrets mais bien là de Joseph Staline et de Charles de Gaulle... Nous n’insisterons pas sur Staline : la cause est (fort mal, hélas) entendue. Mais de Gaulle, version moderne, soft, à la française, du césarisme, associé en passant aux tyrans sanguinaires de l’Empire romain ! De Gaulle, élu au suffrage universel par le peuple français, sous condition d’une Constitution qui donne presque tous les pouvoirs au Président de la République et plombe notre pays depuis 1958 ! De Gaulle, ne l’oublions pas, chassé dix ans plus tard par le même peuple français ! Voilà qui donne à penser. Vailland conclut : « Prudent Suétone. Il nous a quand même dit tout ce que nous devions savoir de nos futurs cauchemars. » Roger VAILLAND Prix public 10 euros

ISBN 978-2-37607-158-7

106 pages

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Les retraites : un bras de fer avec le capital
Ce livre s’inscrit dans une bataille historique contre la contre- réforme Macron de démantèlement de notre modèle social, et pour construire un nouvel âge des retraites et une nouvelle civilisation. Les auteurs dans leur diversité (spécialistes de la protection sociale, économistes, militants syndicaux, politiques, ou associatifs), donnent des arguments pour dénoncer l’arnaque et la dangerosité du projet Macron avec son acharnement à construire une société hyper-libérale. En même temps, cet ouvrage contribue à faire monter le débat sur des propositions alternatives. Il met en son coeur la bataille du financement : une cotisation sur les revenus financiers, un développement des cotisations sociales avec une modulation du taux de cotisation, en liaison avec le développement de l’emploi et des salaires. En appui à la formidable mobilisation populaire, il veut contribuer à un front d’action des forces populaires et progressistes en faisant monter les convergences pour une autre réforme cohérente et au niveau des défis actuels. La bataille continue. Frédéric Boccara, Denis Durand,Catherine Mills (coordination) avec les contributions de Paul Boccara, Gisèle Cailloux, Jean-Marc Canon, Pierre Yves Chanu, Betty Charnière, Sylvian Chicote, Léon Deffontaines, Sylvie Durand, Kevin Guillas-Cavan, Anaïs Henneguelle, Dorian Mellot, Roland Perrier, Frédéric Rauch, Jacques Rigaudiat, Benoît Teste  

ISBN : 9782376071815

271 pages

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Livre noir de l’anticommunisme
À l’appel du Comité internationaliste pour la solidarité de classe, des militants et chercheurs du monde entier ont apporté leur pierre à la dénonciation des crimes de l’anticommunisme et de la contre-révolution dans leur pays, en mettant également l’accent sur les persécutions en cours. Bien que ce Livre noir ne se veuille qu’une contribution partielle — pour un tel sujet, il faudrait plusieurs bibliothèques —, il dévoile clairement ce que l’anticommunisme et l’antisoviétisme ont déjà coûté à l’humanité, au progrès social, à la paix, à l’intelligence et à la démocratie ; il montre que les conséquences les plus graves de l’anticommunisme sont à venir et qu’elles menacent la survie même de l’humanité, menacée de mort et/ou de déchéance par un système capitaliste de plus en plus enclin à sacrifier les conditions d’existence fondamentales des êtres humains à la chasse au profit maximal. Les auteurs : Henri Alleg, Salam Alsharif, Samir Amin, Frank Bochow, Francesco Delledonne, Marianne Dunlop, Vincent Flament, Georges Gastaud, Radim Gonda, Rémy Herrera, Joe Kaye, Jacques Kmieciak, Annie Lacroix-Riz, René Lefort, Monica Moorehead, Carmen Morente Muñoz, Gloria Rubac, Jean-Luc Sallé, Ibarruri Sudharsono, Fernando Vera Jiménez, Miloslav Vražel, Zbigniew Wiktor.

ISBN : 978-2-37607-123-5

308 pages

19€

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L’Archipel du génocide
Les événements atroces survenus en Indonésie à l’automne 1965 restent encore aujourd’hui largement méconnus du grand public et jamais évoqués par les grands médias. En octobre 1965 débute pourtant l’un des pires massacres de masse du XXe siècle, de communistes ou assimilés, avec l’appui des États-Unis, de la Grande- Bretagne, et d’autres puissances comme l’Australie, les Pays-Bas et la Malaisie. Les estimations varient entre 500 000 et trois millions de personnes exterminées, sans compter les incarcérés, les déportés, les torturés et les victimes de viols. La cible principale était le PKI, le Parti communiste indonésien, fort de ses trois millions d’adhérents, troisième parti communiste du monde à l’époque et allié de Sukarno, initiateur du mouvement des Non-Alignés lors de la conférence de Bandung. Les crimes ont été condamnés en 2016 comme génocide par le « Tribunal international des peuples 1965 ». En Indonésie, la chape de plomb demeure cependant totale, les criminels n’ayant jamais été jugés et les victimes n’étant toujours pas réhabilitées. Le régime de Suharto, qui avait servi dans les forces impérialistes japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale, a depuis ces crimes totalement livré en pâture le pays aux multinationales. Il a présidé à ce qui fut salué par la presse occidentale comme une success story indonésienne, en l’occurrence la privatisation totale des riches ressources naturelles du pays, qui fut donc transformé en fournisseur de matières premières et de main-d’oeuvre à bon compte pour les intérêts capitalistes étrangers. Remettant en question, grâce à un riche ensemble de sources primaires et secondaires, le récit officiel d’une violence de masse prétendument née de conflits religieux, Geoffrey Robinson montre que celle-ci était le produit d’une campagne délibérée, menée par l’armée indonésienne. Il détaille également le rôle essentiel joué par les grandes puissances pour faciliter les meurtres de masse et les incarcérations.   Geoffrey B. Robinson est un chercheur spécialisé dans l’histoire de la violence politique, des génocides, des droits de l’homme et de la politique étrangère américaine, principalement en Asie du Sud-Est. Robinson a obtenu son doctorat à Cornell. Avant d’enseigner à l’UCLA (Los Angeles), il a travaillé pendant six ans au département de recherche d’Amnesty International à Londres et, en 1999, il a été chargé des affaires politiques aux Nations unies et au Timor-Oriental. Parmi ses autres ouvrages, citons The Dark Side of Paradise : Political Violence in Bali ; East Timor 1999 : Crimes against Humanity ; « If you Leave Us Here, We Will Die » : How Genocide was Stopped in East Timor.

ISBN : 9782376072041

554 pages

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L’Ecologie réelle
Des premières aires naturelles protégées (zapovedniki) en 1918 jusqu’au plus grand plan d’agroforesterie au monde en 1948, avant que Nikita Khrouchtchev ne s’aligne sur le modèle intensif américain dans les années soixante, c’est toute une écologie soviétique qui fut jadis raillée par les premiers zélateurs occidentaux de l’agriculture « chimique ». Cette « préhistoire dogmatique », pourtant riche d’enseignements pour l’époque actuelle, est aujourd’hui totalement passée sous silence, y compris dans le discours écologiste contemporain, « décroissant », volontiers malthusianiste, et concrètement incapable de participer au renversement du seul véritable responsable de la destruction barbare de notre environnement : le capital. De même, les efforts de l’écosocialisme, très en vogue aujourd’hui, pour tenter une nouvelle « rénovation » du marxisme, s’accompagnent d’une étrange omertà sur l’indiscutable avant-garde cubaine en matière d’agro-écologie. Sans doute par aversion pour une question indissociable de la protection de l’environnement, à Cuba comme ailleurs : celle de la souveraineté nationale. On l’aura compris, Guillaume Suing, agrégé de biologie et spécialiste de l’histoire de la biologie, nous montre que sur la question de l’écologie et du marxisme, tout est à revoir.

ISBN : 978-2-37607-134-1

212 pages 18€

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L’Énigme du massacre de Katyn
Avril 1943 : trois mois après la défaite nazie à Stalingrad et alors que la Wehrmacht reflue vers l’ouest, Joseph Goebbels annonce que l’armée allemande a exhumé à Katyn, près de Smolensk, un charnier contenant plusieurs milliers de prisonniers de guerre polonais. Souhaitant sans doute ainsi diviser le camp allié, il impute ces massacres aux Soviétiques en les datant du printemps 1940, soit avant l’invasion allemande du 22 juin 1941. Dès le début, le rapport nazi, concocté visiblement à la va-vite, présente des incohérences, notamment le fait que les douilles des balles retrouvées sont de marque allemande. Les Soviétiques récusent aussitôt les allégations allemandes ; le gouvernement polonais en exil à Londres, en revanche, s’empresse de valider la version nazie. Septembre 1943 : ayant reconquis la région de Smolensk, les Soviétiques entament une contre-enquête ; ce sera le rapport Bourdenko qui atteste du fait que les Allemands ont capturé ces prisonniers de guerre polonais après l’invasion de l’URSS et les ont exécutés en 1941. Des documents trouvés sur les cadavres, postérieurs au printemps 1940, sont ainsi présentés aux observateurs internationaux. La propagande de Goebbels devient néanmoins, surtout à partir du maccarthysme, un dogme anticommuniste de la guerre froide. En 1992, les antisoviétiques exultent lorsque Boris Eltsine remet au gouvernement polonais un dossier secret attestant prétendument de la culpabilité des Soviétiques. Dès 1995, ce rapport est néanmoins invalidé par des enquêteurs russes indépendants, qui montrent notamment que le tampon utilisé sur l’une des lettres contenues dans le dossier secret est celui du PCUS (nom du parti communiste à partir de 1952), alors qu’en 1940 le parti portait encore le nom de Parti communiste pansoviétique (bolchevik). C’est ce tampon pour le moins anachronique que nous reproduisons en couverture du présent livre au-dessus du cartouche de titre (voir aussi la légende de l’illustration de cette couverture en page 2). On aurait pu en rester là, n’eût été la découverte faite, en 2011 d’un charnier à l’Ouest de l’Ukraine à Volodymyr-Volynskyï. Le site présente des balles allemandes datées de 1941, porte la marque indéniable des méthodes utilisées par le SS Jeckeln et contient les dépouilles de femmes exécutées avec leurs enfants – alors que les Soviétiques, contrairement aux nazis, n’ont jamais, nulle part, exécuté d’enfants. Mais on y trouve aussi deux badges de policiers polonais qu’on avait présentés comme ayant été tués lors des massacres de Katyn et enterrés à 1 200 kilomètres de là. Cela atteste du fait que les prisonniers de guerre polonais n’ont pas été exécutés en 1940 mais ont été capturés puis assassinés par les nazis après l’invasion de 1941. La thèse de la culpabilité soviétique à Katyn s’effondre. Dans ces conditions, une question se pose : continuera-t-on encore longtemps d’enseigner dans nos écoles la propagande de Joseph Goebbels ? Grover furr est professeur à Montclair State University. Sont déjà parus en français, aux éditions Delga, Khrouchtchev a menti (2014), Les Amalgames de Trotsky (2016), Iejov contre Staline (2018). D’autres ouvrages sont à paraître.  

ISBN : 9782376071778

224 pages

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