La jacquerie

La Jacquerie a pour sujet la révolte paysanne de 1358, à l’épo-que de la guerre de Cent Ans. Le pouvoir royal est faible, une grande partie du territoire est sous domination anglaise et les grands féodaux, tels les multinationales d’aujourd’hui, privilégient sans vergogne leurs propres affaires à l’intérêt national. La pièce de Mérimée n’est pas l’histoire, fort complexe, des soulèvements paysans d’alors mais elle en restitue l’esprit et les enjeux sociaux.

Lorsqu’il l’écrit, à vingt-cinq ans, Mérimée est un adepte d’une sorte de « réalisme romantique », plus proche de Stendhal que de l’emphase propre à Victor Hugo, ce qui se retrouve dans son style. Passionné par les mécanismes de la vie politique, il excelle à montrer le dessous des situations et à en dévoiler le déroulement. La pièce fait comprendre que l’action des révoltés ne peut aboutir dans la mesure où ils ne sont pas capables d’imaginer les possibilités d’action des féodaux. Ils ne connaissent que leur petit monde et se divisent vite lorsqu’ils croient avoir acquis quelque chose. Il leur manque la compréhension en profondeur des mécanismes du pouvoir. Une vision à long terme.

Étrangement oubliée dans les diverses éditions des oeuvres de Mérimée, cette pièce qui se lit comme un roman, est d’une étrange modernité. Les événements liés au mouvement des « gilets jaunes » lui ont redonné toute son actualité.

La préface d’Aragon (qui date de 1947) la replace dans le contexte politique et social de son temps et dessine cet horizon historique nécessaire à la réussite de tout mouvement social.

Prosper Mérimée

(1803-1870), est un écrivain, historien et archéologue français. Parmi ses oeuvres les plus connues, on peut citer Mateo Falcone, Colomba, Carmen, La Vénus d’Ille, Chronique du règne de Charles IX.

 

ISBN : 9782376071709

226 pages

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La Loi de la valeur mondialisée
Marx s’était proposé de traiter de l’économie capitaliste mondiale dans un volume VI du Capital, qui n’a jamais vu le jour. De ce fait, les marxismes historiques, largement confinés dans l’exégèse des écrits de Marx, ont éliminé de leur programme la réflexion, pourtant indispensable, sur la mondialisation de la loi de la valeur. Samir Amin tente dans cet ouvrage de combler cette lacune et propose une analyse de la transformation de la loi de la valeur en loi de la valeur mondialisée. Il dégage ainsi les fondements théoriques de la polarisation produite par l’expansion mondialisée de la domination du capital. Samir AMIN

ISBN : 978-2-915854-57-2

215 pages 17€

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La longue guerre de Washington contre la Syrie
Dans la guerre des États-Unis contre la Syrie, les représentants de l’élite du pouvoir capitaliste américain, les fonctionnaires de niveau ministériel liés à Wall Street, les hauts fonctionnaires et les membres des groupes de réflexion les plus prestigieux des États-Unis ont passé une alliance de circonstance avec les ennemis islamistes du gouvernement syrien pour faire tomber un gouvernement du Parti Baas arabe socialiste, qui était « un foyer de lutte nationaliste arabe contre la présence régionale et les intérêts américains ». Washington avait déjà fait de même contre deux autres foyers de lutte nationaliste arabe : le gouvernement de Saddam Hussein en Irak et le gouvernement de Mouammar Kadhafi en Libye. Les trois campagnes ne représentaient qu’autant d’étapes d’une guerre plus vaste destinée à recoloniser efficacement la planète en intégrant les derniers champions arabes de l’émancipation anticoloniale dans un ordre mondial sous commandement américain, dans lequel les intérêts de Wall Street auraient la primauté. STEPHEN GOWANS Analyste politique indépendant spécialisé dans la politique étrangère des États-Unis. Il est également l’auteur de Patriotes, traîtres et empires. L’histoire de la lutte de la Corée pour la liberté, également paru aux éditions Delga.  

ISBN : 9782376071761

298 pages

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La lutte des classes
La crise économique fait rage et l’on parle de plus en plus du retour de la lutte des classes. Celle-ci n’est pas seulement le conflit entre les classes propriétaires et le travail dépendant. C’est également « l’exploitation d’une nation par une autre », comme le dénonçait Marx. C’est aussi l’oppression « du sexe féminin par le masculin » comme l’écrivait Engels. Nous sommes donc en présence de trois formes différentes de lutte des classes, appelées à modifier radicalement la division du travail et les rapports d’exploitation et d’oppression. La lutte des classes s’avère aujourd’hui plus vitale que jamais, à condition qu’elle ne devienne pas un populisme facile qui réduit tout entre humbles et puissants, ignorant tout de la multiplicité des formes du conflit social. Domenico LOSURDO

ISBN : 978-2-37607-105-1

407 pages

26€

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La maladie dégénérative de l’économie, le « néoclassicisme »
Croissance de très basse intensité, chômage de masse, explosion des inégalités… L’économie — capitaliste — est en crise. La discipline économique, sous le joug d’un courant dominant néolibéral draînant les prix Nobel et revendiquant pour lui seul la scientificité, l’est aussi. Ce livre montre de quelle manière cette discipline, atteinte d’une maladie dégénérative — le « néo- classicisme », soit la théorie de ce courant dominant, dit « néoclassique » —, converge aujourd’hui non plus seulement vers la « pensée unique », mais surtout vers la « pensée zéro ». Cinq thèmes sont plus précisément abordés: l’idéologie, les institutions, la croissance, le développement et la crise. La critique est également portée contre quelques «grands économistes», de Jean-Baptiste Say à Amartya Sen, en passant par Walt Rostow ou Robert Barro, sans oublier les Joseph Stiglitz, Paul Krugman, Jeffrey Sachs… Rémy HERRERA

ISBN : 978-2-915854-73-2

219 pages 18€

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La Modernité Assiégée
L’« esprit du temps » des dernières décennies a poussé la société occidentale à abandonner tout ce qui constituait ses traits distinctifs : le rationalisme, la croyance en la science et en la technique, l’idée de progrès et de modernité. À la conception objective des valeurs, on oppose désormais le relativisme ; à l’universalisme, les particularismes culturels. Les termes essentiels de l’humanisme classique – sujet, homme, humanité, personne, conscience, liberté – sont considérés comme obsolètes. L’histoire a également perdu la place privilégiée qu’elle occupait précédemment et s‘est trouvée remplacée – en tant que science pilote –, par une anthropologie fondée sur la linguistique, effaçant l’homme derrière la structure immuable. On a vu ainsi refleurir de mystérieuses théories sur le caractère ineffable de l’« esprit des peuples », de même qu’une apologie des cultures opposées à la civilisation, justifiant ainsi l’autarcie culturelle jusqu’à l’ethnocentrisme et la xénophobie Contre ces résurgences du vieil irrationalisme romantique – historiquement le meilleur allié des réactionnaires –, l’auteur de L’Oubli de la raison et de La Trahison de l’avant-garde, poursuit sa défense et illustration d’une pensée résolument moderne, fidèle au message universaliste de l’humanisme et des Lumières. Et ce, sans concession aucune pour ceux qui, au prétexte de défendre les particularismes des peuples, décrètent l’incommunicabilité entre les hommes. Traduit de l’espagnol par Luis Dapelo Juan José Sebreli, philosophe et historien argentin né en 1930. Durant la dictature militaire (1976-1983), il organise clandestinement “l’université des ombres”. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il s’attache tout particulièrement à la critique de l’irrationalisme et de l’arbitraire. Les éditions Delga ont déjà publié en français L’Oubli de la raison ; La Trahison de l’avant-garde ainsi que Le Vacillement des choses.

ISBN : 9782376071877

506 pages

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La non-violence, une histoire démystifiée
Nous connaissons les larmes et le sang qu’ont coûtés les projets de transformation du monde par la guerre ou la révolution. À partir de l’essai publié en 1921 par Walter Benjamin, la philosophie du axe siècle s’est engagée dans la « critique de la violence » même quand celle-ci prétend être « un moyen pour de justes fins ». Mais que savons-nous des dilemmes, des « trahisons », des désillusions et des véritables tragédies auxquels s’est heurté le mouvement qui s’est inspiré de l’idéal de la non-violence ? Domenico Losurdo parcourt une histoire fascinante: des organisations chrétiennes qui, au début du xixe siècle, se proposent aux états-Unis de combattre de façon pacifique le fléau de l’esclavage et de la guerre, jusqu’aux acteurs des mouvements qui, soit par passion, soit par calcul, ont agité le drapeau de la non-violence : Thoreau, Tolstoï, Gandhi, Martin Luther King, le Dalaï Lama et les récents inspirateurs des «révolutions colorées».

ISBN : 978-2-915854-67-1

346 pages 20€

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La nouvelle Russie est-elle de droite ou de gauche ?
La base sociale de l’actuel pouvoir en Russie n’est certainement pas populaire et prolétarienne mais doit-on pour autant considérer que nous avons affaire à un régime contrôlé par une oligarchie capitaliste et impérialiste cherchant à rivaliser avec l’impérialisme américain comme le soutiennent beaucoup de marxistes puristes occidentaux, en particulier des trotskystes vieillissants qui semblent vouloir poursuivre coûte que coûte leur vieille guerre contre le fantôme de l’URSS stalinienne ? Les contradictions entre la Russie, ses alliés et les puissances occidentales doivent-elles être replacées dans le contexte d’une contradiction inter-impérialiste ? Ou ne doit-on pas réintroduire les notions de bourgeoisie nationale par opposition à celle de bourgeoisie compradore dans un contexte où les élites possédantes de Russie se trouvent dans une position de rattrapage, d’infériorité et de périphérie que l’on peut assimiler à une situation pas très éloignée des modèles de décolonisation ? Si tel est le cas, quel est le rapport de cette bourgeoisie nationale avec non seulement le Parti communiste — premier parti d’opposition mais qui soutient la politique de défense de la souveraineté nationale —, mais aussi les autres composantes de la société russe, la classe ouvrière intéressée par une politique de réindustrialisation, la paysannerie souhaitant une politique de protection de l’État, les classes de services allant de l’armée aux services publics dont le développement est lié à la reconstruction de la puissance étatique, etc. ? Autant de groupes sociaux qu’on trouve partout dans le monde mais qui, dans le cas russe et des autres puissances émergentes, peuvent espérer s’appuyer sur un État potentiellement fort, alors qu’à l’Ouest, l’État est depuis longtemps monopolisé par les intérêts des bourgeoisies impérialistes qui marginalisent les autres classes sociales, sans retour possible dans le cadre du système existant. Bruno DRWESKI

ISBN : 978-2-915854-92-3

69 pages

9€

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La nuit finit à Tours

 La nuit de l’humanité, la boucherie de 14-18, adoubée par la IIe Internationale et la collaboration de classes de beaucoup de socialistes, « finit à Tours ». En effet, le formidable espoir surgi de la Révolution d’octobre 1917 permit, à Tours, de nettoyer les écuries d’Augias de la SFIO qui s’était vautrée dans le collaborationnisme (Union sacrée, participation aux ministères bourgeois, vote des crédits de guerre), et de créer le Parti communiste français.

Comme le montre admirablement ici en 1950 pour le trentième anniversaire du PCF, l’historien communiste Jean Fréville (1895-1971), tout retour sur le Congrès de Tours ne peut faire l’économie de cette question de l’opportunisme, notamment dans la mesure où les 21 conditions imposées par Lénine pour l’adhésion à la IIIe Internationale naissante, raison même de la convocation de ce congrès, étaient profondément chevillées au rejet radical de tout réformisme.

Pour autant, cette fracture entre collaborationnisme « de gauche » et communisme conséquent continuera au niveau mondial de travailler le xxe siècle de part en part jusqu’aux figures liquidatrices de Gorbatchev en URSS, d’Occhetto en Italie, etc. (cornaquées par les États-Unis). Et plus près de nous, qu’aurait pu écrire Jean Fréville sur l’évolution du PCF depuis essentiellement 1994 ? N’est-ce pas encore cet arc collaborationniste qui a miné ce parti, se faisant le fourrier de toutes les contre-révolutions « colorées » de l’OTAN (Yougoslavie, Libye, Biélorussie, Tibet, Ukraine, Syrie, etc.), de la soumission de la souveraineté nationale à la junte oligarchique non élue de Bruxelles (adhésion servile au PGE), de l’escroquerie d’une supposée « Europe sociale » par définition impossible du fait des oukazes sur la « concurrence libre et non faussée » verrouillés par la règle de l’unanimité des 27, de la promotion des thématiques sociétales libérales libertaires (voir Clouscard) au détriment des problématiques sociales (nationalisations, planification sociale, sortie impérative de l’UE), sans oublier la création ex nihilo de Mélenchon par M.-G. Buffet et consorts (2008-2009) en mettant de fait le parti historique, de Tours, des 75 000 fusillés, du CNR et de la lutte des classes au service de l’ascension d’un groupuscule purement gesticulatoire tout juste détaché du PS pour la circonstance, afin de finir le travail de Mitterrand : liquider le PCF. 

Comme hier à Tours, aujourd’hui, au tournant du centenaire de ce parti, c’est indubitablement de la prise de conscience et de l’éradication ou non de ce fléau qu’est la collaboration de classes, que dépendra son avenir, notamment dans les vastes pans des classes laborieuses devenues abstentionnistes.

Jean Fréville Avec une préface de Rémy HERRERA

« Comment des gens qui n’ont rien à voir avec le communisme peuvent se retrouver à la tête d’un parti [communiste] et comment les communistes sont incapables de s’en débarrasser ? » Danielle Bleitrach

ISBN : 9782376072003

712 pages

 
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La pensée dure du grand timonier mou
La pensée dure du grand timonier mou Ce bel ouvrage, de 208 pages et autant de superbes images, est en quelque sorte le catalogue raisonné des cartes postales politiques de la librairie Tropiques au fil du quinquennat Mollande et donc la première monographie historico-hagiographique, solidement documentée et richement illustrée, consacrée à l’oeuvre grandiose du Grand Timonier Mou. Un livre idéal pour les fêtes de fin d’année et de fin de quinquennat. Collectif Invisible Line Pialle Haut Librairie Tropique

ISBN : 978-2-37607-106-8

207 pages 25€

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La Poétique du Bonheur
Le bonheur est à la mode. Il envahit les rayons des librairies, les rubriques des magazines. Outre les soins que lui apportent de nombreux auteurs qui ont toujours une recette miracle à vous vendre, il est aussi maintenant l’objet d’études statistiques qui se veulent scientifiques. Le fait n’est d’ailleurs pas à déplorer. Qu’on prenne la question du bonheur au sérieux est plutôt un signe encourageant d’évolution de notre civilisation. « Les gens heureux n’ont pas d’histoire », dit-on. Mais le bonheur en a une. Cette rapide traversée de la poésie peut en donner l’idée. Le bonheur a une histoire. Une histoire antique et une histoire moderne. Celle-ci commence sans doute au xviiie siècle, avec les philosophes des Lumières et la Révolution française. La Constitution de 1793 pour la première fois assi- gnait comme but à la société d’assurer le bonheur commun. « Le bonheur est une idée neuve en Europe », disait Saint-Just. Elle a fait du chemin depuis. Et elle a connu pas mal de vicissitudes auxquelles sont liées l’histoire des révolutions, l’histoire de l’utopie et celle du communisme. La « magique étude du bonheur que nul n’élude », comme disait Rimbaud est l’affaire quotidienne des individus et des peuples. C’est aussi la grande affaire de quelques philosophes, de quelques penseurs révolutionnaires et de nombreux poètes. Et il n’est pas inintéressant d’étudier comment elle chemine, à travers quelles contradictions. Francis COMBES

ISBN : 978-2-37607-103-7

158 pages

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La production de l’ »individu »
Du bébé, consommateur absolu, aux conduites politiques et de la cité, ce livre d’anthropologie totale, décrit les étapes du surgissement de la praxis et de l’être social, depuis la matière organique. Néanmoins, dans la société civile, les conduites politiques sont pour le moins mises à mal. Michel Clouscard montre en effet que la bourgeoisie libérale de notre époque a identifié le sujet universel à sa propre situation de classe : le particulier fétichisé au point de le faire passer pour l’individu. Celui-ci se révèle n’être que le rejeton de la classe dominante qui, reconduisant le relationnel non-dit de ses parents – arrivisme de classe fondé sur l’usurpation de la praxis – n’assumera pas ces conduites politiques, qu’il décrétera répressives, et la régulation de la consommation… de ce qu’il n’a pas produit. Le prétendu « individu » anhistorique d’aujourd’hui ne fait alors en fait que fixer le concurrentiel de classes historique. Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-27-5

236 pages Format poche 12.20€

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