Le savoir-vivre intellectuel
Longtemps convaincu de l’incompatibilité entre vivre et penser, l’intellectuel français se rebiffe à partir des années 30. En réaction à ses prédécesseurs tels Durkheim ou Bergson, entièrement sacrifiés à leur œuvre, il déserte le cabinet pour se lancer à corps perdu dans l’existence. Et, plaçant désormais sa vie personnelle sous le patronage de ses idées, il s’érige en prescripteur de valeurs tous azimuts. (Auto)mystification, répond François de Negroni qui, sur la base de témoignages et confessions recueillis à la source, dévoile magistralement les enjeux cachés de cette nouvelle trahison des clercs, tout au long du stupéfiant parcours qui conduit de la République des Professeurs à Bernard-Henri Lévy. Existentialistes adonnés à la « fiesta », à l’amour libre ; intellos chevelus des années 60-70 s’essayant à la défonce, au jouir sans entraves ; modernes beaux gosses médiatiques qui font triompher leur look culturel savamment branché, de l’Afghanistan aux rubriques culinaires de Elle. Cumulant la séduction avec son statut traditionnel d’ordonnateur du savoir, l’intellectuel va enfin éclipser, comme modèle existentiel, l’artiste et l’écrivain, ses rivaux de toujours. Mais cette victoire mondaine ne correspond-elle pas, sur fond de défaite de la raison, à la mise en place dans la classe moyenne des dispositifs idéologiques de la contre-révolution libérale libertaire ? Vingt ans après la première publication du Savoir-vivre intellectuel, la question n’a cessé de renforcer sa pertinence. François DE NEGRONI

ISBN : 2-915854-05-X

239 pages 18€

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Le Parti en toute transparence
« Quand certains disent que, pour vaincre certaines réserves et suspicions, le Parti devrait “changer d’image”, on peut déduire que ce qu’on entend par là, c’est que le Parti devrait changer d’image et qu’il devrait devenir un parti comme l’anticommunisme aimerait qu’il soit. Ils aimeraient qu’à la place du Parti révolutionnaire qu’il est, parti et avant-garde de la classe ouvrière et de tous les travailleurs, parti luttant de façon cohérente et infatigable pour les intérêts du peuple, pour la liberté, pour l’indépendance nationale et pour le socialisme, parti patriotique et internationaliste, il devienne un parti inoffensif pour la bourgeoisie et la réaction. Un parti qui perde sa nature de classe et abandonne sa politique de classe. Qui modèle sa politique selon les critères de la bourgeoisie et non selon ceux du prolétariat. Qui accepte l’immobilité des structures socio-économiques capitalistes. Qui rompe ses liens d’amitié avec le mouvement communiste international. Qui prenne le chemin de l’antisoviétisme et des attitudes diviseuses du mouvement communiste. Qui limite son action à la concurrence lors des élections qui se déroulent selon les diktats de bourgeoisie et à l’action parlementaire de certains députés pris dans la routine de leur propre action. Qui devienne un parti avec un programme et une activité social-démocratisantes. Qui abandonne ses objectifs du socialisme et du communisme. En résumé : un parti assimilé à la société bourgeoise, son idéologie et son immoralité. » Alvaro CUNHAL

ISBN : 978-2-915854-59-6

210 pages 15€

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Le néocapitalisme selon Michel Clouscard
Michel Clouscard retrace notre histoire, du plan Marshall à la crise actuelle, en passant par notre dressage initiatique à la prétendue « société de consommation » qui n’est que la société de ceux qui peuvent consommer le travail des autres. Certains ont voulu nous faire croire que c’était la « fin de l’histoire », que le capitalisme avait atteint là son rythme de croisière avec le pacte tacite de l’après Mai 1968 : la droite gère l’économie et la sociale-démocratie s’en tient au « sociétal », à la libération des mœurs qui ne coûte pas un sou au capital et permet de créer de nouveaux marchés. Pour qualifier cette société, permissive envers le consommateur, mais plus que jamais répressive envers le producteur, Clouscard forge dès l’après 68 le concept de « libéralisme libertaire », ou encore celui de « capitalisme de la séduction », titre de son maître-ouvrage. À l’heure où la crise nous laisse mesurer les conséquences dévastatrices de ce capitalisme réarmé, cette présentation synthétique revient sur les thèmes clefs d’une œuvre soucieuse de rendre compte autant de l’aliénation économique (la répression sur le producteur) que de l’aliénation anthropologique (le dressage libéral libertaire), pour sortir de l’impasse civilisationnelle où nous sommes actuellement Aymeric MONVILLE

ISBN : 978-2-915854-33-6

57 pages Format poche 7€

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Le langage de l’empire
Paru en six langues, Le Langage de l’Empire a déjà fait le tour du monde. Ce livre de résistance démasque l’idéologie dominante de la puissance dominante. Terrorisme, fondamentalisme, anti-américanisme, haine de l’Occident, complicité avec les islamistes et les antisémites : telles sont les armes que brandit l’« Empire du Bien » pour diaboliser tour à tour ses adversaires et mieux procéder ensuite à leur anéantissement. Fondée par des propriétaires d’esclaves, des massacreurs d’Indiens et des théoriciens de la suprématie blanche, la prétendue « plus ancienne démocratie du monde » (Clinton) s’est toujours érigée en donneuse de leçons et en gendarme du monde. De nos jours, de Reagan à Obama, d’Abou Ghraib à Guantanamo, de la terreur nucléaire à l’agent orange, du soutien aux régimes fascistes aux enlèvements arbitraires de la CIA, de l’espionnage à la propagande, quiconque entend s’opposer à la puissante machine de guerre étasunienne devient automatiquement l’ennemi de la paix et de la civilisation. Domenico LOSURDO

ISBN : 978-2-915854-58-9

370 Pages 19€

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Le grand bond en arrière
Le démantèlement de l’URSS : vingt ans déjà… « Un jour arrive où les silences, les omissions, les fausses vérités et les simples mensonges ne résistent plus à la réalité des faits… La vérité est là aujourd’hui. Aveuglante » : des quantités de sondages montrent que les ex-Soviétiques regrettent à une grande majorité le système socialiste, des millions d’entre eux sont décédés (voir en annexe de ce livre) du fait de la désagrégation des services sociaux, de la chute vertigineuse des pensions de retraites et des salaires, etc. Henri Alleg retrace ici ce « plus grand hold-up de tous les temps » au profit de tous les appétits prédateurs privés, effectué sous tutelle américaine, et dont Gorbatchev puis Eltsine furent les courroies en titre. Ce dernier, « grand démocrate » sacralisé s’il en est à l’Ouest, ira jusqu’à tirer au canon en 1993 – sous les applaudissements de la presse occidentale – sur le Parlement russe (1 500 morts) qui refusait le hold-up. Si ce démantèlement s’est effectivement traduit pour une poignée de mafieux, par la liberté d’exhiber des yachts dans toutes les marinas du monde, c’est une bien mince avancée, au regard de la destruction de tout un système social (gratuité de l’enseignement, des soins, du métro ; extrême modicité des loyers, de l’énergie, etc.), de la recherche scientifique, de la production industrielle (diminuée de moitié), etc. Il est temps d’arrêter de défigurer la réalité historique. Ce livre contribue magistralement à nous la restituer. Henri ALLEG

ISBN : 978-2-915854-31-2

277 pages Format poche 12€

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Le frivole et le sérieux
Pourquoi le « malaise civilisationnel » reconnu par tous aujourd’hui, et exaspéré par la crise, ne se sait pas effet de classe ? Michel Clouscard introduit ici aux enjeux philosophiques ultimes de la lutte des classes. Il dénonce l’idéologie de la classe dominante qui est négation de l’éthique immanente au procès de production et refus du principe de réalité : le travailleur qui produit l’encadrement spatio-temporel de la cité que la bourgeoisie ne fait que consommer. Par cette critique radicale de l’idéologie libérale libertaire, Michel Clouscard entend jeter les bases théoriques d’un nouveau progressisme. Comment a-t-on pu en arriver à la situation actuelle ? Pourquoi le « malaise civilisationnel » reconnu par tous aujourd’hui, et exaspéré par la crise, ne se sait pas effet de classe ? Michel Clouscard introduit ici aux enjeux philosophiques ultimes de la lutte des classes. Il dénonce l’idéologie de la classe dominante qui est négation de l’éthique immanente au procès de production et refus du principe de réalité : le travailleur qui produit l’encadrement spatio-temporel de la cité que la bourgeoisie ne fait que consommer. Comme cela doit rester un non-dit et un non-su, l’idéologie suturera cette fissure par la constante promotion d’une pseudo-contradiction interne : la réduction de la réalité au père bourgeois supposé entraver la consommation libertaire du fils. Cette pseudo-contradiction finira par recouvrir toute l’intersubjectivité capitaliste, tout le champ de conscience et la sensibilité. Par cette critique radicale de l’idéologie libérale libertaire, Michel Clouscard entend jeter les bases théoriques d’un nouveau progressisme. Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-20-6

232 Pages Format poche 12.20€

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Le Déni d’histoire. Usage public de l’histoire et réhabilitation du fascisme en Italie
À quoi sert l’histoire et qu’en fait-on ? Pourquoi et comment, depuis quelques décennies, veut-on masquer la brutalité du fascisme ? Angelo Del Boca et dix parmi les meilleurs spécialistes de l’Italie contemporaine nous introduisent à la grande richesse des connaissances historiques transalpines en la matière. En effet, depuis plusieurs années, un certain « usage public de l’histoire » a profondément sapé les fondements mêmes de la discipline et du travail des historiens, en préparant ainsi la réhabilitation du fascisme. À ce titre, cet ouvrage représente un véritable plaidoyer pour l’histoire, sa rigueur et sa dignité. « Contre le risque d’une falsification totale et intéressée de l’histoire, nous nous sommes seulement permis de mettre en évidence, sans aucune prétention à vouloir nous faire les dépositaires de la vérité absolue et encore moins à constituer un manifeste d’intentions,la nébuleuse des contrefaçons qui nous oppriment, nous étouffent et nous avilissent. » Angelo DEL BOCA A.Agosti, L.Ceci, E.Collotti, M.Franzinelli, M.Isnenghi, N.Labanca, G. De Luna, N. Tranfaglia, A.D'Orsi, G.Rochat

ISBN : 978-2-915854-39-8

330 pages 25€

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La capitalisme de la séduction
La crise actuelle s’avère l’ultime expression de la négation du procès de production : prévalence des actionnaires sur les producteurs, prépondérance des services en Occident et « usine du monde » délocalisée partout ailleurs etc. Si cette négation tyrannique a été intériorisée même par ses victimes, c’est qu’elle est au résultat de ce long dressage que réalisa le « libéralisme libertaire », dont Michel Clouscard a le premier théorisé le concept. Pour faire pièce au progressisme issu de la Résistance, écouler les surplus, il s’agissait pour le capitalisme, avec le Plan Marshall, de créer un modèle « permissif pour le consommateur », mais toujours aussi « répressif envers le producteur ». Ce fut alors d’une part l’initiation d’un « marché du désir », dont le Mai 68 sociétal a été ensuite le promoteur décisif, et qui eut tôt fait de réduire le désir au marché, et d’autre part le surgissement de nouvelles couches moyennes, tampon entre le capital et le travail et cibles de ce marché. Le modèle de consommation libidinal, ludique et marginal pour le happy few fut alors décrété seul horizon d’émancipation. « Tout est permis mais rien n’est possible. » Relire cette œuvre monumentale, c’est donc se réapproprier notre histoire jusqu’à la crise actuelle. Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-13-8

350 pages Format poche 13.20€

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La production de l’ »individu »
Du bébé, consommateur absolu, aux conduites politiques et de la cité, ce livre d’anthropologie totale, décrit les étapes du surgissement de la praxis et de l’être social, depuis la matière organique. Néanmoins, dans la société civile, les conduites politiques sont pour le moins mises à mal. Michel Clouscard montre en effet que la bourgeoisie libérale de notre époque a identifié le sujet universel à sa propre situation de classe : le particulier fétichisé au point de le faire passer pour l’individu. Celui-ci se révèle n’être que le rejeton de la classe dominante qui, reconduisant le relationnel non-dit de ses parents – arrivisme de classe fondé sur l’usurpation de la praxis – n’assumera pas ces conduites politiques, qu’il décrétera répressives, et la régulation de la consommation… de ce qu’il n’a pas produit. Le prétendu « individu » anhistorique d’aujourd’hui ne fait alors en fait que fixer le concurrentiel de classes historique. Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-27-5

236 pages Format poche 12.20€

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La grande aventure d’Alger Républicain
La grande aventure d’Alger Républicain, c’est l’épopée d’un journal « pas comme les autres » dans l’Algérie coloniale, d’une bataille menée durant des années pour informer, expliquer chaque jour, aider à faire mûrir la conscience nationale d’un peuple et cela, en dépit de la répression, des prisons, des difficultés à survivre. C’est l’histoire d’une équipe, soudée dans une exceptionnelle fraternité, d’hommes portés par l’espoir et la force de leur idéal et qui sacrifient tout, y compris leur liberté et leur vie pour rester fidèles à leur engagement comme à eux-mêmes. C’est, après les maquis et la clandestinité, les chambres de tortures, les prisons et les camps, l’indépendance acquise, un nouveau combat, dans d’incroyables conditions, pour ressusciter ce journal, malgré les menaces de mort et les fusillades. Et c’est aussi, racontée par des acteurs et des témoins de premier plan, qui sont aussi des journalistes de talent, quarante ans d’histoire de l’Algérie. Henri ALLEG Abdelhamid BENZINE Boualem KHALFA

ISBN : 978-2-915854-43-5

280 pages 17€

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La destruction de la raison. Nietzsche
Lorsqu’on relit « La Destruction de la raison », publiée par Georges Lukács en 1954, la position de l’idéologie dominante, confrontée à une critique marxiste et authentiquement philosophique de Nietzsche, devient plus difficile. Que la relation de Nietzsche au nazisme se trouve non seulement élucidée, mais développée en une critique de la philosophie irrationaliste mise en place pour contrer le progressisme issu de la Révolution française, voilà qui fait mieux comprendre le destin de ce livre, impublié depuis trente ans, mauvaise conscience de l’Université française. Voir la nietzschéolâtrie ambiante dénoncée, mais surtout réfutée et expliquée, constitue déjà pour elle un scandale. Mais ce qui explose ici, c’est aussi le consensus philosophique dominant : à savoir les éternels hommages de la vertu au vice, et du vice à la vertu, entre d’un côté une critique seulement morale de Nietzsche (Ferry, Comte-Sponville…), de l’autre l’immoralisme primesautier des Deleuze, Foucault, Derrida — et même le sous-nietzschéisme d’un Onfray. Les débordements identitaires actuels, aboutissement de cet irrationalisme, viennent confirmer les vues de l’un des plus grands penseurs du XXe siècle. À la suite du travail d’Emmanuel Faye sur Heidegger, qui nous fait aujourd’hui mieux comprendre les bases idéologiques du fascisme, il nous a paru nécessaire de restituer le chapitre central de La Destruction de la raison (panorama de l’idéologie réactionnaire de Schelling à Hitler), assorti d’une préface de l’auteur (1966) inédite en français et augmenté des passages “anti-américains” initialement censurés dans la précédente édition française. Livre maudit, donc. Livre essentiel, pour comprendre que le fascisme n’est pas seulement derrière, mais devant nous. Georges LUKACS

ISBN : 2-915854-03-3

217 pages 17,30€

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La destruction de la raison. Schelling, Schopenhauer, Kierkegaard
Que l’histoire de la philosophie, de la Révolution française à la barbarie nazie, nous soit intelligible, voilà bien le propos de La Destruction de la raison écrit par Georges Lukács en 1954 et dont nous publions ici les chapitres concernant la première moitié du XIXe siècle. Le développement des forces productives et le bouleversement des rapports de production pendant cette période, s’accompagneront de grandes avancées scientifiques porteuses d’une évolution déterminante en philosophie. Face à cette nouvelle donne, l’aristocratie de la Restauration puis surtout la bourgeoisie victorieuse, adapteront leur arsenal intellectuel en fonction de l’expression des antagonismes de classe. Aux côtés d’une apologétique directe du capitalisme – insurpassable apogée du développement humain, aujourd’hui nous dirions « la mondialisation heureuse » – Georges Lukács met en lumière une apologétique indirecte du capitalisme : séries de dispositifs philosophiques mis en place (peu importe si ces philosophes en furent ou non complètement conscients) pour faire pièce à la pensée progressiste, à la philosophie dialectique, à travers la négation de l’histoire et du progrès, de la société, de l’objectivité de la réalité, de la causalité, de la raison (tout en concédant a contrario quand même à l’entendement autant qu’il était nécessaire à la technologie au service de la production capitaliste). Ces négations, visant à rendre vaine philosophiquement toute idée de progrès social, seront juxtaposées àdes philosophèmes allant du mysticisme pur à l’ « athéisme religieux », pour au final célébrer l’individu privé de la bourgeoisie triomphante comme un donné anthropologique absolu. Georges LUKACS

ISBN : 978-2-915854-21-3

266 pages 20€

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