L’oubli de la raison
Au sortir des Lumières et de l’écroulement de l’ordre ancien, la bourgeoisie accédant au pouvoir, décide de confisquer le savoir à son profit et n’aura de cesse de se retourner contre la rationalité, la modernité scientifique, la vision laïque du monde et leurs conséquences révolutionnaires. Juan José Sebreli montre ici, à l’échelle des deux derniers siècles, de Schelling à Derrida, de Schopenhauer à Deleuze, de Nietzsche à Foucault, d’Heidegger à Lacan, de Dostoïevski à Bataille, de Jung à Barthes, de Lévi-Strauss à Althusser, la cohérence accablante d’un dispositif idéologique dont l’apparente diversité ne doit pas masquer le profond dénominateur commun : à travers la négation de l’histoire, du sujet, de la raison, de l’universel, du signifié, l’irrationalisme consiste à entraver le libre développement de la pensée discursive qui tend à la remise en cause des rapports de production capitalistes. Ce jeu de massacre s’accomplira à travers la prédominance hégémonique du signifiant sur le signifié, de l’invariant sur le changement, de la singularité sur l’universalité, du sociétal sur le social, de l’inconscient sur le conscient, de la structure sur le sujet, du synchronique sur le diachronique, du mythe sur l’histoire, du fragment sur le système, de l’ineffable sur l’explicite, des instincts dionysiaques sur la rationalité apollinienne, du particulier sur le collectif, etc. Ce dressage idéologique nous laisse aujourd’hui fort démunis face à une barbarie qui a décuplé dans un monde devenu désormais unipolaire : antisocial et impérialiste décomplexé. Cet ouvrage s’avère donc salutaire pour quiconque entend résister, en « déconstruisant » (réellement ce coup-ci) la mystification idéologique qui nous a conduits là, et en inversant la « transmutation des valeurs » opérée par l’irrationalisme contre-révolutionnaire. Juan José SEBRELI

ISBN : 978-2-915854-48-0

429 pages 25€

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Manifestation interdite
Manifestation interdite fut en 1935 le choix du jury du Prix Renaudot, mais Léon Moussinac fit savoir, la veille, qu’il le refusait. Il se mettait ainsi en accord avec ses idées qui le conduisaient à ne pas pactiser, même involontairement, avec les diverses institutions qui prétendent régenter la vie culturelle. La manifestation qui donne son titre au roman est celle qui fut organisée à Paris en 1927 pour protester contre l’exécution de Sacco et Vanzetti. La police aux ordres du préfet Chiappe mit alors en oeuvre une grande brutalité que les milieux bien-pensants trouvèrent normale parce qu’elle leur convenait. Il en est souvent ainsi des mouvements sociaux lorsqu’ils gênent. Mais ce roman ne touche pas qu’à l’assassinat de deux innocents, il montre aussi l’ordinaire de la vie militante et le difficile cheminement d’un petit cadre pour regarder en face sa vie face à ce crime légal et faire le choix que sa conscience lui dicte. Il anticipe ainsi la situation qui viendra en France quelques année plus tard. Pilonné par la police de Daladier en 1939 avec les autres productions de son éditeur, Manifestation interdite n’avait pas été réédité depuis sa première publication. Léon MOUSSINAC Préface de François Eychart Prix public 17 euros

ISBN 978-2-37607-160-0

219 pages

 
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Marx et l’amérique latine
Publié initialement en espagnol en 1980 et devenu depuis un classique, Marx et l’Amérique latine est une œuvre fondatrice de la pensée progressiste latino-américaine. Il ouvre un espace de réflexion complètement nouveau sur les formes spécifiques de la réception du socialisme en Amérique latine. À travers une lecture contextuelle virtuose, José Aricó étudie les raisons d’une méprise, d‘une mésentente entre Marx et cette réa- lité du monde, phénomène d’autant plus étrange qu’il s’agit du continent qui verra naître le Che Guevarra.Il est en effet incontestable que le peu d’attention que Marx et Engels ont porté à l’Amérique latine a d’abord pesé lourdement sur le destin théorique du continent au sein de la tradition socialiste. De même, le pamphlet hâtif de Marx contre Simón Bolívar ou l’éloge étonnant de l’invasion du Mexique par les États-Unis sous la plume d’Engels n’ont guère pu aider les disciples à appréhender la réalité nationale de l’Amérique latine.Mais peut-on se satisfaire d’une telle reconnaissance des faits, sans se demander ce qu’ils signifient, non pas quant à la réalité latino-américaine mais quant au corpus théorique marxiste ? Plus qu’à un simple exercice de philologie érudite, c‘est à une confrontation avec la validité des positions de Marx dans son examen des sociétés non typiquement bourgeoises que l’auteur nous convie.

Préface de Martín Cortés. Traduit de l’espagnol par Luis Dapelo.

  José M. Aricó,né en 1931 en Argentine et décédé en 1991 dans ce même pays après un long exil au Mexique, José Aricó fut le principal introducteur et traducteur de Marx et de Gramsci en Amérique latine et l’auteur d’essais aussi stimulants qu’iconoclastes comme La Queue du diable ; l’itinéraire de Gramsci en Amérique ou le présent livre, dont c’est ici, après la parution des versions portugaise et anglaise, la première traduction en français.

ISBN : 9782376071884

313 pages

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Marx et Octobre 17 pour préparer l’avenir
2017 et 2018 resteront les années où le mouvement révolutionnaire a célébré cinq anniversaires majeurs : le 100e anniversaire de la révolution d’Octobre, le 150e de la première édition du Capital, le 170e du Manifeste communiste et du soulèvement parisien de Juin 1848, et le 200e anniversaire de Karl Marx. Mais si, comme révolutionnaires, nous parlons célébration, il ne s’agit pas pour autant d’un rite de fidélité au passé, ni d’un « devoir de mémoire », ni même d’une démarche académique (cette dernière étant indispensable). Il s’agit d’abord de profiter de l’occasion pour se replonger dans l’étude des classiques tant pour en vérifier la pertinence que pour en approfondir et actualiser l’analyse. Par là il s’agit finalement d’affûter l’arme théorique pour s’en servir dans la bataille pour renverser la dictature de la bourgeoisie monopoliste et la remplacer par la dernière dictature de classe de l’histoire, celle du prolétariat, dont la tâche est de substituer au mode de production capitaliste, le mode de production communiste à sa phase initiale, le socialisme. C’est ce à quoi veulent contribuer ici les textes sur le Manifeste et sur le rapport de Marx avec les révolutions de 1 848 et de la Commune de Paris. Le premier est la réécriture d’un texte de Maurice Cukierman de 1998 publié par Réflexions marxistes, le second a été présenté Jean-Luc Sallé à la conférence Karl Marx tenue à l’Institut de Philosophie de Moscou en 2008. Il s’agit ensuite de se pencher sur cet évènement sans précédent qu’a été la révolution d’Octobre pour s’interroger sur ce qu’elle a à nous apprendre, pour notre propre combat révolutionnaire. Cela passe par un rappel (un survol) des faits, aujourd’hui occultés ou déformés, à un point effrayant, y compris dans l’enseignement (que l’on compare la manière dont ces évènements sont traités en 1980 par les livres d’histoire du secondaire, et ceux d’aujourd’hui). C’est une véritable entreprise de révisionnisme-négationiste ! Et il est nécessaire de souligner les leçons à tirer pour préparer et faire triompher les révolutions à venir. C’est ce à quoi se proposent le texte de Maurice Cukierman « Connaître Octobre pour préparer demain », publié pour l’essentiel dans Intervention communiste et celui de l’intervention du camarade Dimitris Koutsoumbas, secrétaire général du Parti communiste de Grèce à la 19e rencontre internationale des Partis communistes et ouvriers de Léningrad en novembre 2017. Ces quatre textes par leur démarche ont l’ambition de justifier le titre de ce recueil. Maurice CUKIERMAN Dimitri KOUTSOUMBAS Jean-Luc SALLÉ

ISBN 978-2-37607-154-9

122 pages

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Marxisme et intersectionnalité
Les questions de race, de genre, d’identité sont au cœur de tous les débats, qu’ils soient politiques ou universitaires. Le monde semble se diviser en deux catégories : d’un côté, ceux qui sont a priori du côté des oppressés, de la race et du genre notamment, de l’autre, ceux qui se positionnent en réaction face à ces nouvelles luttes. L’auteur prend ici le parti de révéler le non-dit de cette fausse opposition. Il montre d’abord qu’une certaine gauche ralliée à la théorie de l’intersectionnalité n’est pas aussi progressiste qu’elle le laisse entendre. Ensuite, il met en lumière l’opposition absurde qui lui fait face, la majeure partie du temps. Cela, afin de montrer que ces deux camps participent en fait d’un même élan et d’une même manière de penser les problèmes actuels. En effet, ils ont en commun le fait d’évincer grandement ou totalement le rapport aux conditions matérielles réelles dans l’analyse qu’ils peuvent faire du monde social. Pire encore, ils font de la seule sphère du discours le lieu unique de la connaissance. Les déterminations objectives, de classe notamment, sont alors mises de côté. Pour conduire à bien cette enquête qui invite à penser différemment l’actualité, Loïc Chaigneau s’efforce d’abord de reconstituer l’épistémologie du postmodernisme comme terrain idéologique commun à nos opposants de façades. Un moyen de cerner les enjeux derrière ces querelles identitaires à la marge des vaines polémiques. C’est ensuite seulement qu’il peut démystifier à la fois cette gauche dont on découvre le conservatisme naïf et une certaine droite réactionnaire qui ne semble pas avoir grand- chose à lui envier. L’analyse marxiste de l’auteur nous conduit alors à repenser la question du progrès, de l’éthique, de la république et du communisme par-delà les anathèmes d’un monde trop manichéen. Loïc chaigneau, né en 1993, est doctorant en philosophie et président de l’IHT. Il est l’auteur de plusieurs essais depuis 2013 dont Pourquoi je suis communiste (2019) et Penser la transformation du moment présent (2021). Ses récents travaux universitaires portent notamment sur l’épistémologie des sciences sociales.

ISBN 978-2-37607-227-0

125 pages

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Marxisme et Universalisme
Faut-il continuer d’opposer, comme y invite l’opinion dominante, l’universalisme des « droits de l’homme » au particularisme des classes sociales, des nations ou des « civilisations » ? À l’inverse, « la » nation et l’« humanité », et en conséquence, le patriotisme et l’humanisme, ne sont-ils pas secrètement divisés par des fractures de classes bien réelles dont doit tenir compte toute stratégie progressiste ? Quant à la lutte des classes, dans laquelle les dominants ont provisoirement conquis l’initiative historique, n’est-elle pas le levier paradoxal par lequel le genre humain peut réellement s’unifier au lieu de s’abandonner au faux universalisme de la « construction européenne » et du « transatlantique », ce particularisme du riche qui voudrait imposer au monde une seule pensée et une seule langue ? C’est à quoi ce livre invite à réfléchir à travers une série d’articles sur la lutte des classes, la nation, l’exterminisme capitaliste, mais aussi sur le devenir de la France et de la langue française. Georges GASTAUD

ISBN : 978-2-915854-77-0

486 pages 28€

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Misère du nietzschéisme de gauche
Étonnant Nietzsche ! Tour à tour enrôlé par les gauchistes, les nazis, les anarchistes, les néo-fascistes, les intellectuels de gauche, le voici à présent pro-européen et libéral. Parler de « récupération » est un peu court. Comment comprendre cette postérité extravagante du solitaire de Sils-Maria ? Aymeric Monville revisite avec acuité la réception de Nietzsche en France. Andler, Palante, Blanchot, Camus, Bataille, Deleuze, Foucault, Derrida, furent autant de grands prêtres d’un culte devenu religion officielle : le « nietzschéisme de gauche ». Passé dans les mœurs modernes, ânonné par les managers, les magazines télévisés, les hommes politiques autant que par Michel Onfray, ce retour de Nietzsche par la gauche autorise le consensus irrationaliste, individualiste et anticommuniste, de la « gauche morale » à la réaction. Le but de ce livre n’est pas de lancer un débat philosophique de plus mais bien de dévoiler la signification politique de cet engouement pour l’auteur d’Ainsi parlait Zarathoustra. Ce recyclage philosophique a un but : détruire au sein de la gauche le matérialisme des Lumières et in fine l’ensemble de la philosophie issue du marxisme et du mouvement ouvrier. « Ce petit livre polémique, souvent excessif, a le mérite de se demander comment un penseur antirationaliste, apologiste de la domination et de la violence, de l’écrasement des faibles, de l’aristocratie, antiféministe et même antisémite a pu devenir une des grandes réfé- rences de l’intelligentsia française de gauche. » (Le Monde diplomatique) Aymeric Monville est l’auteur de plusieurs essais de philosophie politique, dont le présent livre, paru pour la première édition en 2007 (Aden, Bruxelles), traduit en italien dans Marxismo Oggi en 2008, et qui reparaît ici augmentée d’une nouvelle présentation de l’auteur. Citons aussi, entre autres, Le néocapitalisme selon Michel Clouscard, 2011 ou encore Et pour quelques bobards de plus. Contre-enquête sur Staline et l’Union soviétique, 2020, traduits tous deux en espagnol et en anglais.

90 pages

ISBN 978-2-37607-258-4

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Missions en conflit
Cet ouvrage présente un récit haletant de la politique cubaine en Afrique de 1959 à 1976 et de son conflit croissant avec les États-Unis. L’auteur conduit le lecteur des premiers pas de Cuba pour aider les rebelles algériens combattant la France en 1961, à la guerre secrète entre La Havane et Washington au Zaïre en 1964-65 — où 100 Cubains menés par le Che Guevara ont affronté 1 000 mercenaires contrôlés par la CIA — et, finalement, à l’envoi héroïque de 30 000 Cubains en Angola en 1975-76, qui a stoppé l’avance sud-africaine sur Luanda et condamné la grande opération masquée d’Henry Kissinger. Seul chercheur étranger à avoir eu accès aux archives cubaines, l’auteur a étayé ses travaux sur des resources complètement inédites et des entretiens de première main dans presque tous les pays concernés. Ce travail complet et équilibré apporte un éclairage nouveau sur la politique étrangère américaine et les opérations secrètes de la CIA. Il révolutionne notre vision du rôle international de Cuba, remet en question les convictions américaines quant à l’influence de l’Union soviétique dans la direction de la politique cubaine en Afrique et offre pour la première fois un regard de l’intérieur de la politique étrangère cubaine pendant la guerre froide. « Fascinant . . . et souvent même divertissant. . . . Gleijeses raconte l’histoire cubaine avec un flair considérable, profitant d’un matériau extrêment riche. » Washington Post Book World « Les recherches de Gleijeses. . . contredisent franchement le témoignage du Congrès de l’époque et les Mémoires d’Henry Kissinger. . . Après avoir examiné les travaux du Dr Gleijeses, plusieurs anciens diplomates américains chevronnés ayant participé à l’élaboration de la politique à l’égard de l’Angola ont largement approuvé ses conclusions. » New York Times « Avec la publication de Missions en conflit, Piero Gleijeses établit sa réputation d’historien le plus impressionnant de la Guerre froide au Tiers-Monde. S’appuyant sur des sources cubaines, africaines et américaines auparavant indisponibles, il raconte une histoire pleine d’informations fraîches et surprenantes. Et, pour combler le tout, il le fait avec une sensibilité remarquable aux perspectives des protagonistes. Ce livre est déjà un classique. » John Lewis Gaddis, auteur de We Now Know: Rethinking Cold War History

ISBN 978-2-37607-148-8

650 pages

29.00 Lire la suite
Mondialisation capitaliste et projet communiste
En 1997, alors que la contre-révolution et l’antisoviétisme triomphants concélébraient à grands coups de novlangue la « mort du communisme » et la « fin de l’histoire », le philosophe Georges Gastaud, alors militant du PCF, syndicaliste et opposant de gauche aux dérives anti-léninistes de ce parti, publiait Mondialisation capitaliste et projet communiste. Il y démontrait la nature « exterministe » du capitalisme-impérialisme actuel et y réfutait la « nouvelle pensée politique » de Gorbatchev. Il proposait en outre une analyse dialec- tique multifactorielle de la contre-révolution et y explorait les possibles bases de classe d’un universalisme conséquent associant le patriotisme populaire à l’internationalisme prolétarien. Il dénonçait en outre la « fracture idéologique » béante entre le grand mouvement gréviste de décembre 95 et un PCF satellisé par le PS maastrichtien. Vingt-cinq ans plus tard, il a paru stimulant de republier ce livre que l’auteur, devenu entre-temps l’un des dirigeants du Pôle pour la renaissance communiste en France, a actualisé sur certaines questions politiques et théoriques importantes relatives à l’urgente reconstruction des avant-gardes.
Georges gastaud, né en 1951, il est agrégé de philosophie et ancien professeur en classes préparatoires scien- tifiques au lycée Condorcet de Lens. Récemment publiés chez le même éditeur : Lumières communes, traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique (en cinq tomes), Le Nouveau Défi léniniste, Marxisme et Universalisme.

ISBN 978-2-37607-242-3

397 pages

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Mouammar Kadhafi

Kadhafi a été exécuté le 20 octobre 2011. Il avait tenté, comme quelques leaders révolutionnaires africains de libérer son continent de l’empire occidental, toujours indifférent à la misère de masse qui y règne et qui s’aggrave avec la détérioration climatique.

L’État sarkozien est le premier responsable de cette liquidation, source d’un chaos qui dure en Libye depuis plus de huit ans, dans l’indifférence des faux « humanitaires ».

La solidarité internationaliste n’a pas joué pour Kadhafi et le régime inédit qu’il a tenté de mettre en oeuvre. Les causes de cette inertie de nombreux progressistes occidentaux sont l’inculture, la méconnaissance et l’ehtnocentrisme.

Mouammar Kadhafi a néanmoins, comme Patrice Lumumba ou Thomas Sankara, ouvert des portes pour que naissent une nouvelle Afrique et un autre monde arabe.

Avec une préface de Jean Ortiz

Robert Charvin

Né en 1938, professeur émérite de droit (spécialisé dans les relations internationales) à l’Université de Nice Sophia-Antipolis. Doyen honoraire de la Faculté de droit et des Sciences économiques de Nice. Consultant en droit international, droit des relations internationales. Parmi ses récents ouvrages : Comment peut-on être Coréen du Nord ? (Éditions Delga) ; Jacques Vergès, un aristocrate du refus (L’Harmattan) ; Faut-il détester la Russie ? (Investig’Action).

 

ISBN : 9782376072072

170 pages

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Musique, rupture
Dès la Libération, s’est formé en Italie, à l’intérieur du système, un antagonisme social, culturel et politique. porté par la conscience de la rupture démocratique que l’antifascisme, des années vingt à la Résistance, à 1945, a opérée dans l’histoire nationale. La nouvelle musique italienne fut partie prenante de cette refondation : elle a rompu avec tous les faux rapports jusqu’alors dominants, et fut à la base de la construction d’une nouvelle culture. Elle proposa une musique qui fait penser. Les Bruno Maderna, Luigi Nono, Luciano Berio, Giacomo Manzoni, Sylvano Bussotti, Giovanna Marini, Fausto Razzi, Armando Gentilucci, Franco Evangelisti, Egisto Macchi, Vittorio Fellegara, Domenico Guaccero, Franco Oppo, se sont formés peu ou prou à travers ces luttes. Des travaux précurseurs de Malipiero au Canto sospeso de Nono sur les lettres des condamnés à mort de la Résistance européenne, des Chants de prison, de Dallapiccola qui sont le premier exemple de musique engagée en Italie, au Studio di fonologia de Milan de Maderna, Leydi, Berio, la nouvelle musique italienne entre dans la langue commune, et pose la question de la communication ouverte, linguistiquement ouverte à tous les rapports sonores alternatifs. Ce n’est pas un hasard si Nono écrit que « l’engagement idéologique s’accompagne de l’engagement linguistique ». Dans cette Italie de l’après-guerre se sont développées une recherche et une création musicale nettement différenciées de celle des autres pays marqués trop souvent par la spécialisation et un néo-rationalisme technologique qui prétend déduire les nouvelles structures linguistiques musicales à partir d’une technique de composition entièrement mathématisée. En Italie, la recherche de nouvelles techniques, y compris électroniques, s’accompagna presque toujours de l’urgence de poser la question de la responsabilité sociale du compositeur, des conditions de l’écoute et de l’accès démocratique à la musique. Témoin privilégié de cette époque, Luigi Pestalozza (né en 1928), ancien résistant, musicologue de renommée internationale, longtemps responsable des questions musicales au PCI, livre ici un recueil de ses textes les plus importants pour comprendre cet acmé de la musique contemporaine et les débats qui l’ont accompagné. Luigi PESTALOZZA

ISBN : 978-2-915854-47-3

303 pages 20€

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Négritude et négrologues
1972 : démystifiant les approches fantasmatiques de l’Afrique, Négritude et Négrologues dénonce la pensée unique des chantres de l’« authenticité » et de l’« âme noire ». Ces thuriféraires de la négritude, en particulier Léopold Sédar Senghor, ont pu se prévaloir des effets émancipateurs du thème, à l’heure des Indépendances ; pour mieux asseoir leur pouvoir personnel, au plus grand profit des anciennes puissances coloniales. Si l’on considère aujourd’hui les convulsions opérées au nom de ce discours — l’écroulement du mobutisme, par exemple —, on mesure l’éton- nante actualité d’un texte aussi décapant que prémonitoire. Un quart de siècle avant que soit banalisé le concept de « mondialisation », Stanislas Adotevi démonte les mécanismes idéologiques qui ont conduit à la margi- nalisation de l’Afrique dans l’économie du Développement. préface de Dominique Pagani Ancien professeur de philosophie. Musicologue, il a dirigé le Centre de formation et de promotion musicale de Niamey. Stanislas SPERO ADOTEVI

ISBN : 978-2-37607-116-7 nombre de pages : 216

18€

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