Álvaro Cunhal est né à Coimbra en 1913. Il commence son activité politique lorsqu’il est étudiant à la faculté de droit de Lisbonne. Il participe alors au mouvement associatif des étudiants et en 1934 est élu représentant des étudiants au Sénat de l’Université. Il fut militant de la Fédération de la Jeunesse Communiste Portugaise (FJCP), dont il est élu secrétaire général en 1935, année où il passe à la clandestinité et participe, à Moscou, au VIe Congrès de l’Internationale communiste des Jeunes. Il était membre du Parti Communiste Portugais (PCP) depuis 1931.
Arrêté en 1937 et 1940 et soumis à la torture, il reprend la lutte dès sa libération, après quelques mois d’emprisonnement.
Il participe à la réorganisation du PCP, en 1940-1941. À nouveau dans la clandestinité, il est membre du secrétariat entre 1942 et 1949.
Arrêté encore une fois en 1949, devant le tribunal fasciste il prononce un réquisitoire sévère contre la dictature fasciste et prend la défense de la politique du Parti. Condamné, il restera onze ans dans les geôles fascistes, dont presque huit en isolement total. Le 3 janvier 1960, il s’évade de la prison-forteresse de Peniche, avec un groupe d’importants dirigeants communistes. Redevenu membre du secrétariat du Comité central, il est élu secrétaire général du PCP en 1961.
Il participera désormais à d’innombrables congrès et rencontres avec des partis communistes et autres forces révolutionnaires et à des conférences internationales.
Après le renversement de la dictature fasciste le 25 avril 1974, il fut ministre sans portefeuille des 1er, 2e, 3e et 4e gouvernements provisoires ; il fut élu député à l’Assemblée constituante en 1975 et député à l’Assemblée de la République en 1976, 1979, 1980, 1983, 1985 et 1987. Il fut membre du Conseil d’État de 1982 à 1992.
Suite aux décisions du XIVe Congrès du PCP (1992) sur la rénovation et la nouvelle structure de direction, il quitte le poste de secrétaire général du PCP et est élu président du Conseil national du Parti par le Comité central.
En décembre 1996 (au XVe Congrès du PCP) le Conseil national du Parti disparaît ; Álvaro Cunhal reste membre du Comité central.
Álvaro Cunhal s’est éteint le 13 juin 2005.
Il est l’auteur d’une œuvre importante, aussi bien sur le plan politique qu’idéologique, dont témoignent notamment les livres : Les luttes de classes au Portugal à la fin du moyen âge ; Contribution à l’étude de la question agraire ; Vers la victoire ; La Révolution portugaise – le passé et le futur ; Le parti en toute transparence ; La vérité et le mensonge dans la Révolution d’avril (la contre-révolution se confesse) ; Le radicalisme petit-bourgeois de façade socialiste ; Action révolutionnaire, capitulation et aventure. L’intellectuel qu’a été Álvaro Cunhal a enrichi de façon créative la pensée politique, économique, sociale et culturelle, en permanent rapport dialectique avec son activité pratique d’organisateur et de dirigeant communiste.
Homme, communiste, intellectuel, artiste, Álvaro Cunhal portait un intérêt passionné à toutes les sphères de la vie, notamment à l’activité de création artistique. Il l’a fait sur le plan littéraire, en écrivant (sous le pseudonyme de Manuel Tiago) des romans et contes tels que Até Amanhã, Camaradas ; Cinco Dias, Cinco Noites ; A Estrela de Seis Pontas ; A Casa de Eulália ; Fronteiras ; Um Risco na Areia ; Os Corrécios ; Sala 3 ; Lutas e Vidas. Il a signé de son propre nom une traduction du Roi Lear de Shakespeare et des histoires pour enfants comme Os Barrigas e os Magriços. Sur le plan des arts plastiques, il pratiqua le dessin et la peinture : dessins de prison, projets. Enfin, il s’est consacré à la réflexion théorique sur l’esthétique et la création culturelle, avec son essai L’Art, l’artiste et la société.

Chez les éditions Delga

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