L’exception biélorusse
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Le Bélarus (Biélorussie) est un objet politique atypique en Europe. Hybride entre socialisme et capitalisme, il a su garder une grosse part de l’héritage social de l’URSS. En effet, contrairement aux autres pays issus du démembrement de celle-ci, il a toujours refusé de s’ouvrir sans aucune protection au « libre marché ».
C’est bien là ce qui le rend intolérable pour le camp atlantiste qui le couvre de boue via ses médias, organisations et institutions diverses, car il représente pour lui à la fois un manque à gagner et une potentielle contamination contestatrice de son ordre hégémonique. Il n’aura donc de cesse, comme il le fait pour tout État récalcitrant qui refuse de se plier à ses intérêts, d’orchestrer, au moment des élections bélarusses, des tentatives de changement de régime (« révolutions » de couleur). Instrumentalisant les nouvelles couches moyennes issues principalement des nouveaux services, très souvent conquises par les sirènes de l’Occident, et ressuscitant les éléments héritiers de la collaboration avec les nazis pendant la Grande guerre patriotique, il tente périodiquement de faire de cet équipage, le bélier de la déstabilisation du gouvernement.
Dans le cas du Bélarus, cette stratégie s’est pour le moment avérée inefficace. En effet, dans un pays dont 25 % de la population a été exterminée par les nazis, une opposition qui porte sur ses épaules le poids de la collaboration avec les SS et la Wehrmacht part avec un handicap certain. Qui plus est, l’ukrainisation du Bélarus ne constitue pas aujourd’hui pour les Bélarusses un horizon enviable à aucun point de vue.
Loïc Ramirez est né en Espagne et a grandi en France, à Nanterre. Historien de formation, il est aujourd’hui journaliste indépendant. Il s’est spécialisé sur l’Amérique du Sud et l’Europe de l’Est et a collaboré avec Le Monde Diplomatique, Le Courrier ou encore le média espagnol El Salto.
ISBN 978-2-37607-275-1
123 pages