Critique du néokantisme et raison dialectique chez Michel Clouscard
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L’oeuvre de Clouscard se destinait à jouer une place de choix dans les grandes disputes philosophiques de notre modernité. Récemment redécouvert, on attribue, à juste titre, à cet encore obscur penseur, le mérite d’avoir été le premier à forger, dès 1972 dans Néofascisme et idéologie du désir, le concept de « libéralisme libertaire », et à théoriser sur des bases marxistes la contre-révolution libérale qui se mettait en place à partir de la Libération (plan Marshall, révoltes estudiantines petites-bourgeoises de Mai-68, jusqu’à la fascisation à la faveur des déçus de la crise).
La critique du néokantisme, concept clef chez Michel Clouscard, fait partie intégrante de la critique de la « nouvelle société » libérale. À la philosophie de la Révolution française, que Clouscard attribue à Rousseau et à Kant, succède alors une colossale entreprise de récupération et de déviation de ces acquis philosophiques. Cette philosophie est le néokantisme.
La philosophie kantienne, selon Clouscard, avait permis d’atteindre l’unification d’une conscience devenue conscience logique, capable d’une auto-codification de ses lois, et ouverte sur la maîtrise de la praxis. La principale caractéristique de la philosophie néokantienne, « philosophie de notre modernité réactionnaire » sera en raison inverse de cette réconciliation : « le néokantisme va créer une distance infinie entre le savoir et l’action ».
Postface de Dominique Pagani
SIMON VERDUN, Professeur de philosophie né en 1995. Ce présent texte a initialement fait l’objet d’un mémoire à l’École Normale Supérieure.
ISBN : 9782376072058
299 pages