Contre-histoire du Printemps de Prague
27.00€
Depuis la guerre froide, afin de détruire le socialisme, l’Occident capitaliste aura su déverser ses mythes à la peau dure, flanqués de leurs slogans démagogiques et de leurs saints factices. Incontestablement, le Printemps de Prague avec son « socialisme à visage humain » et la figure embaumée de Dubček, en fut le paradigme achevé.
Vasil Bilak, Premier secrétaire du comité central du PC de Slovaquie en 1968 et l’un des principaux protagonistes des événements d’alors, resté lui indéfectiblement socialiste, convoque ici les faits demeurés inconnus de l’extérieur et jamais publiés auparavant, réduisant à néant la légende rose du Printemps de Prague.
En effet, après 1956, le camp capitaliste ayant tiré les leçons de l’échec de sa contre-révolution de type armé en Hongrie, s’avisa que pour être efficaces, les forces antisocialistes ne devraient plus agir dorénavant sous le slogan du renversement du socialisme mais sous celui, tout à fait fourbe, d’améliorer le socialisme, pour tromper la classe laborieuse. C’est cette recette qui fut appliquée douze ans plus tard à Prague et qui le sera entre 1985 et 1991 en URSS puis dans des versions remaniées lors des « révolutions » de couleur. D’ailleurs, Zbigniew Brzeziński, un des architectes américains du démantèlement du bloc socialiste, était déjà présent à Prague en juin 1968 où il put donner une conférence provocatrice avec l’aval implicite de Dubček.
En réalité, à Prague en 1968, sous couvert du prétendu « socialisme à visage humain » et sous la houlette plus que complaisante de Dubček, se mit en place une purge visant à écarter les forces saines, aux positions socialistes loyales, des organisations de base, des médias et de l’État. La déformation de la vérité à l’endroit du peuple tchécoslovaque, orchestrée par les médias désormais cornaqués par la contre-révolution, eut son pendant dans le bluff que Dubček opéra pendant toute la crise, vis-à-vis des pays frères du Pacte de Varsovie, avec ses promesses jamais tenues de s’opposer à la contre-révolution.
Enfin, le récit de Bilak révèle en contrepoint la constitution idéologique des forces auxquelles il appartenait, leurs positions politiques et les motifs de leurs actions. Elles étaient fidèles au socialisme et le défendaient avec désintéressement lorsqu’il était en danger, et étaient tout à fait conscientes que les développements internes à la Tchécoslovaquie impactaient les intérêts vitaux de l’ensemble de la communauté socialiste.
Préface, avant-propos et postface de Klaus Kukuk.
Vasil Bilak (1917-2014), né en Slovaquie, a lutté contre les forces d’occupation nazies puis est devenu membre du PC à partir de 1945. Il sera Premier secrétaire du comité central du PC de Slovaquie en 1968 puis secrétaire du comité central du PC tchécoslovaque de 1968 à 1987.
408 pages
ISBN 978-2-37607-276-8