Monika Karbowska nous montre de l’intérieur l’évolution de la pensée et
des sentiments d’une jeune Polonaise éduquée dans la Pologne populaire
souhaitant rompre avec ses pesanteurs sans imaginer que son pays ne puisse
pas continuer à progresser… et constatant peu à peu, par la pratique, le piège
qui se refermait sur l’ensemble de ses concitoyens. Dans le contexte d’une mondialisation
qui avait déjà piégé la Pologne à cause de la spirale de l’endettement
mais qui n’avait jusque-là qu’à peine effleuré les Polonais, protégés qu’ils étaient
malgré tout par un rideau protecteur qui, à leurs yeux, n’était qu’un « rideau de
fer » contraignant. Ce que cet ouvrage met fort à propos en parallèle avec les
évolutions d’une gauche occidentale quelque peu déboussolée par la disparition
des repères communistes et d’une Ukraine soumise à une fascisation beaucoup
plus brutale sur fond d’hégémonie du capital occidental, en particulier allemand,
qui a tendance à repousser les anciens pays socialistes vers la périphérie, et donc
vers une sorte de tiers-mondisation.
Monika Karbowska décrit comment, au cours de toutes ces années, elle
est passée du constat factuel de la dégradation de la position de la femme en
parallèle avec le retour d’un cléricalisme d’un autre âge à la remise en question
de l’ensemble des transformations sociales et économiques en cours et à la
prise de conscience de ce que représente le capitalisme tardif mondialisé en crise
désormais structurelle. Il semblerait que désormais la reconstruction d’une véritable
conscience politique en Pologne soit à l’ordre du jour. Ce qui peut d’ailleurs
expliquer le raidissement des pouvoirs et la fuite en avant vers des répressions
anticommunistes qui sont aussi radicales qu’elles sont ridicules, et somme toute
inefficaces.
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Prix public 16 euros
ISBN 978-2-37607-147-1
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