La destruction de la raison. Nietzsche
Lorsqu’on relit « La Destruction de la raison », publiée par Georges Lukács en 1954, la position de l’idéologie dominante, confrontée à une critique marxiste et authentiquement philosophique de Nietzsche, devient plus difficile. Que la relation de Nietzsche au nazisme se trouve non seulement élucidée, mais développée en une critique de la philosophie irrationaliste mise en place pour contrer le progressisme issu de la Révolution française, voilà qui fait mieux comprendre le destin de ce livre, impublié depuis trente ans, mauvaise conscience de l’Université française. Voir la nietzschéolâtrie ambiante dénoncée, mais surtout réfutée et expliquée, constitue déjà pour elle un scandale. Mais ce qui explose ici, c’est aussi le consensus philosophique dominant : à savoir les éternels hommages de la vertu au vice, et du vice à la vertu, entre d’un côté une critique seulement morale de Nietzsche (Ferry, Comte-Sponville…), de l’autre l’immoralisme primesautier des Deleuze, Foucault, Derrida — et même le sous-nietzschéisme d’un Onfray. Les débordements identitaires actuels, aboutissement de cet irrationalisme, viennent confirmer les vues de l’un des plus grands penseurs du XXe siècle. À la suite du travail d’Emmanuel Faye sur Heidegger, qui nous fait aujourd’hui mieux comprendre les bases idéologiques du fascisme, il nous a paru nécessaire de restituer le chapitre central de La Destruction de la raison (panorama de l’idéologie réactionnaire de Schelling à Hitler), assorti d’une préface de l’auteur (1966) inédite en français et augmenté des passages “anti-américains” initialement censurés dans la précédente édition française. Livre maudit, donc. Livre essentiel, pour comprendre que le fascisme n’est pas seulement derrière, mais devant nous. Georges LUKACS

ISBN : 2-915854-03-3

217 pages 17,30€

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La Modernité Assiégée
L’« esprit du temps » des dernières décennies a poussé la société occidentale à abandonner tout ce qui constituait ses traits distinctifs : le rationalisme, la croyance en la science et en la technique, l’idée de progrès et de modernité. À la conception objective des valeurs, on oppose désormais le relativisme ; à l’universalisme, les particularismes culturels. Les termes essentiels de l’humanisme classique – sujet, homme, humanité, personne, conscience, liberté – sont considérés comme obsolètes. L’histoire a également perdu la place privilégiée qu’elle occupait précédemment et s‘est trouvée remplacée – en tant que science pilote –, par une anthropologie fondée sur la linguistique, effaçant l’homme derrière la structure immuable. On a vu ainsi refleurir de mystérieuses théories sur le caractère ineffable de l’« esprit des peuples », de même qu’une apologie des cultures opposées à la civilisation, justifiant ainsi l’autarcie culturelle jusqu’à l’ethnocentrisme et la xénophobie Contre ces résurgences du vieil irrationalisme romantique – historiquement le meilleur allié des réactionnaires –, l’auteur de L’Oubli de la raison et de La Trahison de l’avant-garde, poursuit sa défense et illustration d’une pensée résolument moderne, fidèle au message universaliste de l’humanisme et des Lumières. Et ce, sans concession aucune pour ceux qui, au prétexte de défendre les particularismes des peuples, décrètent l’incommunicabilité entre les hommes. Traduit de l’espagnol par Luis Dapelo Juan José Sebreli, philosophe et historien argentin né en 1930. Durant la dictature militaire (1976-1983), il organise clandestinement “l’université des ombres”. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il s’attache tout particulièrement à la critique de l’irrationalisme et de l’arbitraire. Les éditions Delga ont déjà publié en français L’Oubli de la raison ; La Trahison de l’avant-garde ainsi que Le Vacillement des choses.

ISBN : 9782376071877

506 pages

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La Poétique du Bonheur
Le bonheur est à la mode. Il envahit les rayons des librairies, les rubriques des magazines. Outre les soins que lui apportent de nombreux auteurs qui ont toujours une recette miracle à vous vendre, il est aussi maintenant l’objet d’études statistiques qui se veulent scientifiques. Le fait n’est d’ailleurs pas à déplorer. Qu’on prenne la question du bonheur au sérieux est plutôt un signe encourageant d’évolution de notre civilisation. « Les gens heureux n’ont pas d’histoire », dit-on. Mais le bonheur en a une. Cette rapide traversée de la poésie peut en donner l’idée. Le bonheur a une histoire. Une histoire antique et une histoire moderne. Celle-ci commence sans doute au xviiie siècle, avec les philosophes des Lumières et la Révolution française. La Constitution de 1793 pour la première fois assi- gnait comme but à la société d’assurer le bonheur commun. « Le bonheur est une idée neuve en Europe », disait Saint-Just. Elle a fait du chemin depuis. Et elle a connu pas mal de vicissitudes auxquelles sont liées l’histoire des révolutions, l’histoire de l’utopie et celle du communisme. La « magique étude du bonheur que nul n’élude », comme disait Rimbaud est l’affaire quotidienne des individus et des peuples. C’est aussi la grande affaire de quelques philosophes, de quelques penseurs révolutionnaires et de nombreux poètes. Et il n’est pas inintéressant d’étudier comment elle chemine, à travers quelles contradictions. Francis COMBES

ISBN : 978-2-37607-103-7

158 pages

16€

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La production de l’ »individu »
Du bébé, consommateur absolu, aux conduites politiques et de la cité, ce livre d’anthropologie totale, décrit les étapes du surgissement de la praxis et de l’être social, depuis la matière organique. Néanmoins, dans la société civile, les conduites politiques sont pour le moins mises à mal. Michel Clouscard montre en effet que la bourgeoisie libérale de notre époque a identifié le sujet universel à sa propre situation de classe : le particulier fétichisé au point de le faire passer pour l’individu. Celui-ci se révèle n’être que le rejeton de la classe dominante qui, reconduisant le relationnel non-dit de ses parents – arrivisme de classe fondé sur l’usurpation de la praxis – n’assumera pas ces conduites politiques, qu’il décrétera répressives, et la régulation de la consommation… de ce qu’il n’a pas produit. Le prétendu « individu » anhistorique d’aujourd’hui ne fait alors en fait que fixer le concurrentiel de classes historique. Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-27-5

236 pages Format poche 12.20€

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Le Bicentenaire de la naissance de Marx
La raison historique du capitalisme n’est autre que celle d’avoir réuni dans un temps bref toutes les conditions, matérielles, politiques, idéologiques et morales qui imposent son dépassement. J’ai toujours partagé ce point de vue que je crois être celui de Marx, depuis le Manifeste jusqu’aux premiers temps de la Seconde Internationale vécus par Engels. Les analyses que j’ai proposées, concernant la longue maturation du capitalisme – dix siècles – et les contributions des différentes régions du monde à cette maturation (la Chine, l’Orient islamique, les villes italiennes puis enfin l’Europe Atlantique), son apogée courte (le xixe siècle), enfin son long déclin qui se manifeste par les deux longues crises systémiques (la première de 1890 à 1945, la seconde à partir de 1975 jusqu’à ce jour) ont l’ambition d’approfondir ce qui chez Marx n’était qu’une intuition. Cette vision de la place du capitalisme dans l’histoire a été abandonnée par les courants « réformistes » au sein du marxisme de la Seconde Internationale puis en dehors du marxisme. On lui a substitué une vision selon laquelle le capitalisme n’aura accompli sa tâche que lorsqu’il sera parvenu à homogénéiser la Planète sur le modèle de ses centres développés. En persistant dans cette voie sans issue parce que le déploiement mondialisé du capitalisme est par nature polarisant, on substitue à la transformation du monde par la voie révolutionnaire la soumission aux vicissitudes mortelles d’une décadence de la civilisation. Samir AMIN

ISBN 978-2-37607-138-9

95 pages

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Le frivole et le sérieux
Pourquoi le « malaise civilisationnel » reconnu par tous aujourd’hui, et exaspéré par la crise, ne se sait pas effet de classe ? Michel Clouscard introduit ici aux enjeux philosophiques ultimes de la lutte des classes. Il dénonce l’idéologie de la classe dominante qui est négation de l’éthique immanente au procès de production et refus du principe de réalité : le travailleur qui produit l’encadrement spatio-temporel de la cité que la bourgeoisie ne fait que consommer. Par cette critique radicale de l’idéologie libérale libertaire, Michel Clouscard entend jeter les bases théoriques d’un nouveau progressisme. Comment a-t-on pu en arriver à la situation actuelle ? Pourquoi le « malaise civilisationnel » reconnu par tous aujourd’hui, et exaspéré par la crise, ne se sait pas effet de classe ? Michel Clouscard introduit ici aux enjeux philosophiques ultimes de la lutte des classes. Il dénonce l’idéologie de la classe dominante qui est négation de l’éthique immanente au procès de production et refus du principe de réalité : le travailleur qui produit l’encadrement spatio-temporel de la cité que la bourgeoisie ne fait que consommer. Comme cela doit rester un non-dit et un non-su, l’idéologie suturera cette fissure par la constante promotion d’une pseudo-contradiction interne : la réduction de la réalité au père bourgeois supposé entraver la consommation libertaire du fils. Cette pseudo-contradiction finira par recouvrir toute l’intersubjectivité capitaliste, tout le champ de conscience et la sensibilité. Par cette critique radicale de l’idéologie libérale libertaire, Michel Clouscard entend jeter les bases théoriques d’un nouveau progressisme. Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-20-6

232 Pages Format poche 12.20€

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Le jardin public
Le Jardin était le nom de l’école d’Epicure, pour qui le but de la philosophie était la recherche du bonheur. Cette sagesse de l’Antiquité nous parle toujours. Mais les épicuriens se tenaient à l’écart de la politique. Dans ce livre, Francis Combes, s’appuyant sur toute une tradition humaniste du marxisme, (mais aussi sur d’autres pensées, venues d’autres horizons), réfléchit à ce que peut être une morale matérialiste pour aujourd’hui, engagée dans le combat pour le bonheur commun, à la fois Individuel et collectif. Une morale du Jardin public, en quelque sorte. Une telle morale ne peut pas ignorer la politique. Et réciproquement. Chemin faisant, cela le conduit à s’interroger sur quelques-unes des questions les plus actuelles (la conscience de classe, l’identité, le féminisme, le trouble dans le genre, le trans-humanisme, le désir, la société de contrôle, la démocratie…) Ce livre singulier offre deux entrées : des notes de caractère théorique et des poèmes. Dont certains, écrits pendant le confinement. Francis Combes Né en 1953 à Marvejols en Lozère. Poète, il a publié une vingtaine de recueils ainsi que des anthologies et quelques ouvrages de prose, dont notamment, aux Éditions Delga, La Poétique du bonheur.  

232 pages

ISBN 978-2-37607-217-1

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Le Vacillement des choses
Après L’Oubli de la raison et La Trahison de l’avant-garde déjà publiés par nos soins, Juan José Sebreli poursuit sa défense et illustration d’un marxisme qui, à rebours d’un certain avant-gardisme romantique, viendrait se revivifier à sa source première : les Lumières, le rationalisme, la pensée de Hegel. Cet exercice de décantage salutaire n’est ni indolore ni anodin. Mais qu’on soit avant tout critique envers les expériences révolutionnaires comme l’auteur de ce livre — à l’instar des penseurs de l’école de Francfort —, ou au contraire animé envers elles par une certaine bienveillance heuristique comme bon nombre des ouvrages figurant à notre catalogue, l’essentiel est qu’un débat puisse avoir lieu sur ce que pourra être une société future débarrassée de l’aliénation et de l’exploitation. Qu’on décide donc d’assumer l’épopée révolutionnaire moderne comme un « processus d’apprentissage nécessaire » (comme le dit Domenico Losurdo, autre hégéliano-marxiste) ou qu’on cherche, comme Juan José Sebreli, d’autres alternatives possibles, force est de constater que ce sont ces auteurs enterrés toujours trop vite, Marx et Hegel, qui détiennent encore, pour une bonne part, les clefs de l’avenir et du « vacillement des choses » (Hegel). C’est pourquoi l’auteur s’attache ici à en montrer toutes les potentialités critiques : émergence du travailleur collectif, validité de la logique dialectique en regard des découvertes contemporaines, progrès de la recherche hégélienne, diversité des interprétations possibles de Marx (révolutionnaire ou évolutionnaire), montée d’une nouvelle « classe » technocratique au sein desdites démocraties occidentales (dont le « macronisme » nous montre aujourd’hui la part inquiétante). Juan José SEBRELI Traduit de l’espagnol par Luis Dapelo

ISBN : 978-2-37607-132-7

389 pages 24€

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Lénine épistémologue
Matérialisme et Empiriocriticisme (1909) a une mauvaise réputation. Trop souvent, on réduit cet ouvrage à une simple polémique contre l’empiriocriticisme pour renforcer l’unité idéologique du parti bolchevik autour de son auteur, Lénine, à partir de thèses matérialistes sommaires. Or, on méconnaît le fait que cet ouvrage se rattache à une solide tradition philosophique. Cette filiation ainsi que la valeur et la cohérence de cette œuvre sont examinées par Lilian Truchon en deux temps. Il aborde d’abord les principales thèses du révolutionnaire russe dans la théorie de la connaissance et sur le rôle de la science. Lénine épistémologue propose-t-il, comme le disent ses détracteurs, un « réalisme naïf » oublieux de la subjectivité du sujet connaissant qui est avant tout un être de passions ? La science est-elle une idéologie ? Il montre aussi l’actualité d’un enjeu souterrain présent chez Lénine : la constitution d’un matérialisme intégral qui prouverait, avec le progrès des sciences de la nature mais en respectant l’irréductibilité du fait social, que l’unité du monde consiste dans sa matérialité, jusques et y compris l’Homme. À condition de savoir que la théorie de l’évolution de Darwin n’est pas une sociobiologie. Lilian TRUCHON

ISBN : 978-2-915854-51-0

212 pages 17€

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Les chemins de la praxis
Les Chemins de la praxis expriment le dernier état, le dernier moment, de la pensée clouscardienne. Donc, à lire certes, mais, plus impérativement que ce n’est le cas pour aucun de ses ouvrages précédents, à relire, tant y est poussé, à des limites rarement atteintes, l’extrême concentration du propos. La fulguration des ellipses, aussi bien que, en sens inverse, l’explicitation inédite des concepts dialectiques fondamentaux, sous-jacents à l’ensemble de ses publications antérieures, témoignent de cette tension permanente entre une lutte à mort contre le temps (celui des premiers symptômes de la maladie qui devaient finir par l’emporter), et la prodigieuse richesse du matériau interrogé. « Le réel comme corollaire de la praxis est la proposition la plus radicale du concept de praxis. Celle-ci ne saurait être réduite à un quelconque réalisme du temps et de l’espace. Le réel est une construction. Il n’a pas recours à une rationalité qui serait extérieure à la praxis et indépendante. Il est l’identification d’une durée qui naît du travail et d’une chronologie qui n’est autre que la mise en forme de la production. La praxis est mesure de toute chose. » (…) « Cette ontologie sociale apporte un total renversement philosophique qui prétend répondre à la crise de la pensée “occidentale”. Notre contribution est un travail pour la reconnaissance… de ce qui est devenu nécessaire. Il s’agit, rien de moins, de passer de l’Être (d’origine “naturelle”, l’être de la nature) à l’Être de la praxis, du corps social. » M. Clouscard Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-79-4

284 pages 20€

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Les Dégâts de la pratique libérale libertaire
APRÈS-GUERRE, les blocages de la bourgeoisie immobiliste (pétainisme) étant éliminés, le capitalisme dut « se réinventer » pour ne pas être pris de vitesse par le communisme victorieux (Résistance, Stalingrad, PCF ascendant). À cet effet, le gaullisme sut garantir la production de série pour une consommation de masse (aide massive de l’État aux monopoles assurant par un fort investissement technologique cette production – CME) et réciproquement garantir la clientèle, la consommation de masse pour une production de série (politique des revenus vis-à-vis des cadres, revenus sociaux qu’il avait bien fallu concéder au communisme à la Libération – CNR) élargissant ainsi les profits. Aussi le travailleur collectif (production) et la société civile (consommation), d’embryonnaires et juxtaposés qu’ils étaient dans la Vieille France, virent-ils leur rapport se faire le lieu inédit d’une lutte des classes généralisée. Mais pour contenir ce travailleur collectif prométhéen dans sa boîte de Pandore, le gaullisme sera liquidé par le libéralisme libertaire (1968) : substitution à la dangereuse problématique sociale d’une problématique sociétale génératrice de nouveaux marchés (du désir). La boucle était alors bouclée, ce dernier étage du libéralisme accomplissant son essence et ce, jusqu’à la crise ! Car l’augmentation débridée des profits (années Mitterrand) entraînera la paupérisation généralisée et l’arnaque du libéralisme libertaire deviendra criante à mesure que la consommation promise s’avérera n’être que celle de vulgaires signes, le tout débouchant sur une arythmie sociale sans précédent. Pour persévérer dans son être de classe, la bourgeoisie aura dû faire régner l’hégémonie terroriste du signifiant, interdisant toute saisie potentielle du signifié (la réalité). Réalisant jusqu’au bout sa logique, le capitalisme aura pourtant créé les conditions de son anéantissement. En effet, une fois les illusions du libéralisme libertaire balayées, le travailleur collectif apparu peut achever la dialectique du maître et de l’esclave de Hegel : par ses compétences acquises, il dénie alors au maître désormais nu (superfétatoire de par son incapacité) le pouvoir de désigner et régenter sa production et sa consommation de l’extérieur. L’actuel « blocage » révolutionnaire désespérant (pourrissement de l’histoire) peut être ainsi surmonté : le travailleur collectif, se dégageant des transcendances qui l’aliénaient et l’oppressaient, devient cause de lui-même et accède à l’immanence (gilets jaunes, etc.). Michel CLOUSCARD (1928-2009) fut professeur de sociologie de l’Université de Poitiers, et a publié de nombreux ouvrages dont notamment L’Être et le Code (1972), Le Capitalisme de la séduction (1981).  

ISBN : 9782376071822

120 pages

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Les Illusions de la modernité
Le secret de la modernité construite par la civilisation occidentale à travers l’histoire européenne — qui a été la clé de son succès mais aussi celle de son échec — se trouve dans ce que nous appelons depuis au moins un siècle le « capitalisme ». Comment cette structure profonde de la modernité capitaliste est-elle liée aux événements historiques réellement vécus, aux mythes qui donnent un sens et un drame aux comportements de la vie quotidienne ? C’est la question qui sous-tend les textes rassemblés dans ce volume. Les approches faites dans les premiers essais traitant de l’histoire de la politique, en particulier celle de l’actualité renouvelée du socialisme, et de l’histoire de la théorie – notamment certains aspects des travaux de Braudel, Heidegger et Lukács — préparent la tentative de systématisation du dernier essai, « Modernité et Capitalisme. Quinze thèses », dans lequel l’objectif est de réfuter ceux qui conçoivent la crise actuelle comme une crise de la modernité en tant que telle ou comme une crise de croissance de sa modalité capitaliste. Bien au contraire, il s’agit d’un processus dans lequel la modernité qui a prévalu pendant tant de siècles lutte pour conserver sa place, changeant de peau à travers de grands cataclysmes historiques, harcelée par une forme alternative de modernité — une forme post-capitaliste — qui pourrait venir un jour la remplacer. Traduit de l’espagnol par Luis Dapelo. Préface de Michael Löwy. Présentation de l’éditeur par Aymeric Monville Bolívar Echeverría Philosophe latino-américain d’origine équatorienne et de nationalité mexicaine né à Riobamba (Équateur) en 1941 et mort à Mexico en 2010. Avec Adolfo Sánchez Vázquez, dont nous publions également les principaux ouvrages, il est l’un des animateurs majeurs du marxisme dans le monde hispanique. Il fut professeur émérite de la faculté de Philosophie et de Lettres de la UNAM où il enseigna jusqu’à sa mort. Ses recherches ont porté sur la lecture de l’existentialisme de Sartre et Heidegger, la critique de l’économie politique de Marx et le développement de la théorie critique de l’école de Francfort, ainsi que sur les phénomènes culturels et historiques de l’Amérique latine. À partir de ces recherches, il a formulé sa critique de la modernité capitaliste et sa théorie de l’ethos baroque comme forme de résistance culturelle en Amérique latine, pour une possible et souhaitable « modernité alternative », c’est-à-dire une « modernité non capitaliste ».

ISBN : 9782376072034

234 pages

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