Rideau de fer sur le Boul’Mich
Il ne se passe guère d’année qui ne nous crédite de son lot de « révolutions orange » (Ukraine, Biélorussie, Tibet, Xinjiang, Bolivie, etc.). À ce rythme très soutenu, le système et ses porte-voix ne font que broder sur un canevas conçu trente ans plus tôt : l’opération qui, à l’Est, fit passer un demi-milliard d’individus d’une relative sécurité sociale à la jungle de la concurrence libre et non faussée. Les ex-Soviétiques y auront perdu dix ans d’espérance de vie et la diminution de moitié de leur production industrielle. Mais ils peuvent néanmoins jouir du droit formel d’aller vivre à Beverley Hills… Du mur de Berlin au mur de l’argent, Jean Salem retrace ici la saga grotesque et dramatique qui précéda ces événements, avec son ballet de belles âmes narcissiques et de dissidents sponsorisés. Quand les défenseurs de Solidarnosc jetaient un voile pudique sur les contras de Reagan… Quand Soljenitsyne vantait les mérites du franquisme et du Chili de Pinochet… Quand Mitterrand, ancien ministre de la guerre d’Algérie, inventait la « gauche morale »… Vingt ans après la victoire du « monde libre », il est temps de passer au crible les mécanismes de ce qui fut et demeure une véritable propagande de guerre. Jean SALEM

ISBN : 978-2-915854-17-6

305 pages Format poche 12€

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Robespierre à Paris
Robespierre... Ils l’ont tué sans procès, jeté dans une fosse commune et recouvert de chaux vive. Puis, pour justifier leur crime, ils l’ont calomnié. C’était il y a plus de deux cents ans, pourtant nos médias ne cessent aujourd’hui encore de le clouer au pilori. Il serait, entre autres, l’homme de la Terreur, un dictateur en puissance, le bourreau de l’innocente Vendée, le responsable de la mort des gentils Girondins hérauts de la bourgeoisie triomphante et, bien entendu, un « forcené de la guillotine »... Pourtant, comme chacun sait, les institutions de la Première République ne permettaient à quiconque de telles privautés. On en déduit donc que les détracteurs de Maximilien nous mènent sciemment en bateau... reste à savoir pour- quoi ? Ces quelques pages s’appliquent à démontrer, en s’appuyant sur les actes et les écrits de l’Incorruptible pendant sa courte vie politique à Paris (avril 1789 - juillet 1794), en le suivant de lieu en lieu, quels grands intérêts il peut menacer aujourd’hui. Jacqueline Grimault, enseignante retraitée, elle s’est plongée, depuis le bicentenaire de la Révolution, dans l’histoire de cette époque, et s’est plus particulièrement penchée sur la figure contestée de Maximilien Robespierre. Elle a alors conçu une exposition intitulée « Robespierre, la Révolution au cœur » qui sera présentée à la Conciergerie de Paris du 30 octobre au 30 novembre 1994. Elle avait été inaugurée en 1989 à l’école Michelet d’Asnières en présence du Professeur Schwarzenberg, de François Cavanna et de Roger Caratini. On la retrouvera, entre autres, à la Fête de l’Humanité en 1995, à la Salle du Jeu de Paume à Marseille, au Lycée Robespierre d’Arras, à l’École des Hautes Etudes de Sciences Sociales de Paris...

ISBN 978-2-37607-241-6

239 pages

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Rompre avec le capitalisme, construire le socialisme
La suraccumulation durable du Capital est la maladie mortelle du capitalisme. Pour essayer de s’en sortir, les bourgeoisies dirigeantes ont inventé l’impérialisme et le capitalisme monopoliste d’État.Ce faisant, elles ont conduit les peuples de leur pays d’origine et ceux du monde entier dans de désastreuses impasses. Elles font aujourd’hui, avec le capitalisme monopoliste financier, une tentative ultime, vouée à l’échec. La suraccumulation durable du Capital est toujours là. Les bourgeoisies du monde capitaliste développé disposent encore d’une certaine force mais elles sont en recul et ne dirigent plus rien. La fin de l’impérialisme et l’expansion du socialisme sont donc à l’ordre du jour.Or il existe plusieurs façons d’expliquer ou d’aborder le socialisme. Celle adoptée par l’auteur est de le situer en continuité et en rupture avec les sociétés précédentes. La continuité serait que capitalisme et socialisme sont des sociétés marchandes. La rupture viendrait de ce que le marché capitaliste et le marché socialiste seraient radicalement différents. Le premier viserait à réaliser le profit maximum pour la minorité des capitalistes. Le second aurait pour but la satisfaction maximum de la majorité que forment les classes populaires. L’État prendrait appui sur la consommation finale et productive ainsi que sur les consommateurs pour nier la forme marchandise et construire une société d’abondance. Dans ce but, il développerait l’investissement et la productivité du travail de manière inédite tout en respectant les équilibres naturels. Jean-Claude Delaunay, né en 1938, économiste, professeur honoraire des universités, il vit aujourd’hui en Chine (Guangxi, Nanning). Il a déjà publié une dizaine de livres. Il est vice-président de la World Association for Political Economy (WAPE) et co-éditeur de la World Review of Political Economy, que publie cette association. Les éditions Delga ont déjà fait paraître son ouvrage Les Trajectoires chinoises de modernisation ; De l’Empire agro-militaire à l’État-Nation et au socialisme.

ISBN : 9782376071914

296 pages

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Sagesses pour un monde disloqué
Des études ayant trait au matérialisme, à l’hédonisme épicurien, aux romans libertins du xviiie siècle français ; des recherches liées à l’actualité immédiate ou presque immédiate, sur le « bonheur de la lutte », sur la démocratie très formelle que l’on a coutume d’identifier à la démocratie-tout-court ; quelques textes, enfin, qui concluent l’ouvrage, qui concernent la Révolution russe, l’œuvre de Lénine, la guerre idéologique menée contre le « socialisme réel » au tournant des années 1980, ou l’organisation d’un séminaire « Marx au xxie siècle » à la Sorbonne. Matérialisme philosophique, socialismes, marxisme… Jean Salem propose ici une sorte d’arrêt sur image, un retour sur son itinéraire intellectuel et académique des dernières années. Autant d’éléments indispensables à la réflexion, à la résistance, à l’action, dans un monde qui paraît si plein de tensions, de violences, de déséquilibres. Et d’espoirs aussi. Jean SALEM

ISBN : 978-2915854527

313 pages 17€

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Sans remords ni rancune
Peintre, céramiste, ouvrier d’art, architecte d’intérieur, décorateur de théâtre et de cinéma, créateur de mobilier, écrivain, critique d’art, Francis Jourdain fut tout cela, mais il fut aussi un homme mû par la passion de l’engagement. En témoigne son action au Secours populaire français dont il fut le président de 1945 à 1958, l’année de sa mort. Né en 1876 dans une famille de la grande bourgeoisie cultivée, Francis Jourdain baigne dès son enfance dans un milieu d’artistes et d’écrivains. Ami de Jules Vallès et de Louise Michel, son père Frantz Jourdain est un architecte reconnu dont le nom reste associé à la construction de la Samaritaine. Très jeune, grâce aux relations de ses parents, Francis Jourdain côtoie les grandes figures de l’époque, que ce soient des intellectuels (Émile Zola, Alphonse Daudet, les Goncourt) ou des artistes (Monet, Alexandre Charpentier, Toulouse-Lautrec). Pacifiste et antimilitariste dès sa jeunesse, il devient le gérant du journal anarchiste Le Libertaire. En 1912, il se rallie brièvement au PSU en compagnie de son « frère » Élie Faure. À la suite de la Révolution russe de 1917, il se rapproche des mouvements d’extrême gauche. Cofondateur avec Henri Barbusse des Amis de l’URSS, il est membre de la délégation française du Secours ouvrier international créé par Willy Münzenberg qui se rend en URSS en 1927 pour venir en aide aux victimes des pogromes et de la famine. Il s’engage de plus en plus dans le combat politique et adhère en 1932 à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) auprès de Gide, Aragon, Barbusse et Vaillant-Couturier. Très actif dans le combat antifasciste, il fait partie de plusieurs comités d’aide aux Républicains espagnols. Résistant, il est pourchassé par la Gestapo pendant la Seconde Guerre mondiale et adhère au Parti communiste en octobre 1944. Dans ce livre de souvenirs, l’auteur nous plonge au coeur de l’effervescence artistique et intellectuelle de la France de la IIIe République. Le peintre que fut Francis Jourdain y démontre son talent de portraitiste. D’un chapitre à l’autre, nous voyons défiler tout ce que Paris comptait de personnalités, d’Octave Mirbeau à Claude Monet ou Paul Cézanne, sans oublier la mouvance anarchiste de l’époque. (d’après la préface de Jean-Louis Leconte). Francis JOURDAIN

ISBN : 978-2-915854-72-5

385 pages 18€

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Sartre et la praxis
Ce livre, sans doute la présentation la plus complète de l’ensemble de la philosophie de Sartre, s’efforce d’analyser les concepts sar- triens de « liberté » et de « praxis », dans toutes ses dimensions philosophiques, sociales et politiques. Son objectif premier est de mettre en évidence que le passage de l’approche phénoménologique de L’Être et le Néant à l’existentialo-marxisme sartrien de la Critique de la Raison dialectique a comme corollaire le pas- sage d’un concept de praxis définie comme projection du Pour-soi vers « ce qui n’est pas », vers le concept d’une praxis définie, d’un côté, comme projet organisateur s’inscrivant par le travail dans la matière ouvrée (c‘est-à-dire comme remaniement du champ pratique en vue d’une fin), et, de l’autre, comme praxis-processus déterminant la pratique d’un ensemble social organisé (d’un groupe ou d’une classe) dans l’histoire. Il s’agit de montrer comment cet effort destiné à jeter les fondements d’une nouvelle théorie des ensembles pratiques, conduira Sartre de l’ana- lyse de la praxis individuelle comme totalisation d’un projet dans le champ pratique à une analyse de plus en plus profonde des implications de la praxis dans le processus d’une dialectique qui préconise que « toute dialec- tique historique repose sur la praxis individuelle en tant que celle-ci est déjà dialectique ». Finalement, ce livre s’efforce aussi de mettre en évidence que cette théorie sartrienne de la praxis débouchera nécessairement sur une nouvelle théorie de la lutte (des classes) et des conflits et sur l’analyse de l’intelligibilité de la praxis dans l’histoire. Arno MÜNSTER

ISBN : 978-2-37607-109-9

233 pages

24€

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Sciences humaines et philosophie
Depuis le déclin de l’Église et le renversement de l’ordre féodal, la transformation de la nature par l’homme guidé par les sciences exactes est bien acceptée. En revanche, l’on dénie toujours à l’homme la possibilité de la transformation de la société guidée par la connaissance de la vie sociale. L’émergence de cette conscience possible est en effet entravée par le dévoiement néopositiviste organisé dans les « sciences humaines » elles-mêmes, qui interdiront au niveau social l’unité de la pensée et de l’action, en imposant des instruments épistémologiques dé- formés. Car l’analyse adéquate des antagonismes de classe contempo- rains pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les intérêts des classes exploiteuses. Pour Lucien Goldmann, considérer la communauté humaine comme un objet d’étude, coupé, isolé de toute transformation est déjà le four- voiement épistémologique fondamental de ces sciences. De là leurs autres distorsions dériveront plus ou moins nécessairement: et notam- ment en plaquant dessus directement et indûment la méthodologie des sciences dures. Pour ce qui est de la connaissance de la vie sociale, l’uni- té de la pensée et de l’action exige d’être totale : il ne peut y avoir en ce domaine de conscience vraie et partielle en même temps, contrairement au domaine des sciences exactes. Lucien GOLDMANN

ISBN : 978-2-915854-61-9

134 pages 15€

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Scissions syndicales, réformisme et impérialismes dominants
L’unité a assuré, depuis la fondation du syndicalisme, la puissance et la cohésion de la classe ouvrière et des salariés. Elle fut la cible permanente du patronat national et de l’État à son service, secondés, à l’ère impérialiste, par leurs homologues allemands et américains : ces derniers, investisseurs de capitaux à l’étranger, avaient aussi besoin d’écraser les salaires, donc d’abattre la résistance ouvrière en en divisant les forces. Le camp patronal, unifié lui, trouva d’emblée d’efficaces alliés contre les syndicalistes combatifs dans les éléments réformistes, majoritaires dans les pays du « Centre » impérialiste. L’intervention étrangère se développa pendant les années 1930, où le Reich allemand organisa, y compris parmi les salariés, la non-résistance à son invasion puis à son exploitation directe des ressources des pays visés. Elle se déploya pendant la guerre, où les États-Unis préparèrent leur installation définitive en Europe en tout domaine, sphère syndicale incluse. L’immixtion de cette super-puissance, considérablement renforcée par le deuxième conflit mondial, emprunta partout des formes similaires. Une gigantesque corruption du syndicalisme « modéré » en assura précocement puis en consolida, via les dollars du Plan Marshall, le succès : témoignent ici d’une situation générale les exemples français, britannique et allemand. Avant-coureur d’une tutelle globale, le contrôle du syndicalisme, dans chaque pays et au niveau international, constituait la condition sine qua non d’une exploitation maximale des salariés européens. La transformation spectaculaire en loups- garous, via la propagande et la répression de « Guerre froide », des militants les plus combatifs, fort appréciés des salariés, surtout depuis la guerre, facilita et accéléra la réalisation de cet objectif. Annie LACROIX-RIZ, professeur émérite d’Histoire contemporaine à l’université Paris VII-Denis Diderot, a notamment publié : Aux origines du carcan européen, 1900-1960. La France sous influence allemande et américaine, Paris, Delga-Le temps des cerises, 2016, Industriels et banquiers français sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 2013, Les élites françaises, 1940-1944. De la collaboration avec l’Allemagne à l’alliance américaine, Paris, Armand Colin, 2016, et La Non-épuration en France de 1943 aux années 1950, Paris, Armand Colin, 2019.

ISBN : 9782376071976

335 pages

 
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Sept essais sur Walter Benjamin
Beatriz Sarlo expose certains aspects de la vie et du travail de Walter Benjamin pour les insérer dans la pensée contemporaine. Elle relate autant le parcours de Walter Benjamin pour fuir le régime nazi et son suicide à la frontière, que sa résistance aux modes et clichés académiques. A partir d’une méthode nouvelle de composition, d’un choix et d’un usage atypiques des matériaux, comme de la relation entre critique d’art et philosophie, Sarlo offre un regard nouveau sur le penseur allemand.

ISBN : 978-2-37607-112-9

108 pages

15€

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Socialisme 1.0
La littérature anticommuniste a toujours préféré utiliser des arguments moralisateurs stigmatisant les répressions dans les pays du socialisme réel plutôt que de laisser la porte ouverte à des analyses contextualisées, comparatives et rationnelles des politiques appliquées dans ces pays. Et pour rendre le tableau encore plus apocalyptique, elle a mélangé dans un tout quasi inexplicable les répressions visant les crimes de droit commun réels, les répressions visant les crimes politiques réels avec les excès qui ont visé des innocents. Sans tenir compte par ailleurs de l’état économique et des conditions mentales des populations vivant dans des pays à peine arrachés à des conditions de vie archaïques, pour ne pas dire sordides. Se trouvant en plus, à cause des changements révolutionnaires dans lesquels s’étaient engagés ces États, dans une situation de forteresse assiégée, de blocus, de sanctions et de guerre. Le concept de totalitarisme appliqué mécaniquement aux pays socialistes a permis d’empêcher toute analyse de la vie réelle de ces sociétés traversées par des contradictions démontrant en fait leur vitalité et leur créativité. Il a souvent fallu attendre la fin de la communauté socialiste pour découvrir que c’est elle qui avait imposé, de 1945 à 1991, un rapport de force international permettant de mener des politiques de paix, de désarmement et de sécurité collective. Choses aujourd’hui oubliées depuis que le bloc occidental a cru avoir gagné la guerre froide et multiplié, dans la foulée, les interventions, les pressions, les chantages et les guerres contre tout État et tout peuple refusant le règne globalitaire du néolibéralisme néoconservateur. Ce livre a pour but d’appeler à faire un effort d’analyse rationnelle de ce que fut le socialisme réel comme première étape du passage du capitalisme au socialisme. Bruno Drweski est historien, politologue, professeur des universités à l’INALCO (Langues’O), ancien rédacteur en chef de La Pensée et de Recherches internationales, co-fondateur et ancien membre de la direction d’Espaces Marx, rédacteur à Ruptures, militant de l’ARAC, auteur d’articles et d’ouvrages sur l’Europe orientale et le monde arabe. Aux éditions Delga ont déjà paru : La nouvelle russie est-elle de droite ou de gauche ? ainsi que Une solidarité qui a coûté cher – Histoire populaire de Solidarność.

ISBN 978-2-37607-254-6

100 pages

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Sovietica
Ce siècle (1917-2017) fut le théâtre, comme on sait, de l’affrontement de deux systèmes antinomiques, le capitalisme et le socialisme, mais aussi, corollairement, et ceci reste pour l’essentiel un impensé, de deux anthropologies antinomiques, homo oeconomicus et homo sovieticus, qui avaient poussé sans grand contact de chaque côté de la digue. En 1989-1991 les vannes ont été subitement ouvertes… À travers le présent récit autobiographique livré par une Soviétique, Irina Malenko, qui dut dans les années 90 émigrer aux Pays-Bas puis en Irlande, c’est le télescopage de ces deux anthropologies qui nous est raconté ; narration faite de va-et-vient entre elles, dans le temps et la géographie. Dans une véritable balade à ciel ouvert dans l’idéologie « libérale libertaire » (voir Michel Clouscard, Éditions Delga), essence ultime d’homo oeconomicus, Irina Malenko, qui ayant grandi en URSS a été de fait préservée de la contamination de cette chimère, montre un Occident malade de l’instant trivial même qu’il corrompt (la séquence logique production-consommation y est retournée pathologiquement en son inverse), et nous découvre en contrepoint homo sovieticus comme son édifiante « rédemption ». Comme tous les sondages en Russie aujourd’hui le montrent, les ex- Soviétiques regrettent majoritairement l’URSS et, ayant expérimenté à leur corps défendant et à leurs dépens les « miracles » du libéralisme débridé, ratifieraient sans aucun doute pour la plupart le point de vue anthropologique d’Irina Malenko. La publication de ce livre sans équivalent constitue un événement éditorial inédit majeur. Irina MALENKO

ISBN 978-2-37607-150-1

508 pages

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Staline et le peuple
« Mes publications avec les statistiques d’archives sur la répression politique des prisonniers du Goulag et de l’”exil koulak“ ont eu un impact significatif sur les soviétologues occidentaux, les forçant à abandonner leur thèse directrice des 50 à 60 millions de victimes présumées du régime soviétique. Les soviétologues occidentaux ne peuvent pas simplement rejeter les statistiques d’archives publiées comme une mouche importune, ils doivent en tenir compte. Dans Le Livre noir du communisme, préparé par des spécialistes français à la fin des années 1990, ce chiffre a été ramené à 20 millions. Mais même ce chiffre ”réduit“ (20 millions), nous ne pouvons l’accepter. Il comprend à la fois un certain nombre de données fiables, confirmées par des documents d’archives, et des chiffres estimés (plusieurs millions) de pertes démographiques pendant la guerre civile, de personnes mortes de faim à différentes périodes, etc. Parmi les victimes de la terreur politique, les auteurs du Livre noir du communisme comptaient même ceux qui sont morts de faim en 1921-1922 (famine dans la région de la Volga causée par une grave sécheresse), ce que ni R. A. Medvedev ni beaucoup d’autres experts dans ce domaine n’avaient jamais fait auparavant. Néanmoins, le fait même de la diminution (de 50-60 millions à 20 millions) de l’ampleur estimée des victimes du régime soviétique indique qu’au cours des années 1990, la science soviétologique occidentale a connu une évolution significative vers le bon sens, mais qu’elle est restée bloquée à mi-chemin de ce processus positif. Selon nos estimations, strictement basées sur les documents, il s’avère qu’il n’y a pas eu plus de 2,6 millions de ”victimes de la terreur et de la répression politiques“, avec une interprétation élargie de ce concept. Ce nombre comprend plus de 800000 personnes condamnées à mort pour des raisons politiques, environ 600 000 prisonniers politiques morts en détention et environ 1,2 million morts dans les lieux de déportation (y compris en ”exil koulak“), ainsi que pendant leur transport (personnes déportées, etc.). [...] En conséquence, nous avons quatre variantes principales de l’ampleur des victimes (condamnées à mort et tuées par d’autres moyens) de la terreur politique et des répressions en URSS : 110 millions (A. I. Soljenitsyne) ; 50-60 millions (la soviétologie occidentale pendant la guerre froide); 20 millions (la soviétologie occidentale pendant la période post-soviétique) ; 2,6 millions (la nôtre, fondée sur des documents, des calculs). » Viktor Zemskov (1946-2015) était un historien soviétique de renommée mondiale. Largement cité, voire pillé, pour ses recherches de première main dans les archives, son refus d’appliquer les préjugés de la guerre froide à l’Union soviétique explique sans doute son manque de diffusion en Occident. Cette première publication en français comble ainsi un grand vide.

256 pages

ISBN 978-2-37607-230-0

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