Les veaux et les Choses
Au moment où la culture politique libérale n’est plus capable de se déterminer selon ses catégories historiques traditionnelles de droite ou de gauche, la démagogie écologistes s’y est agrégée pour rendre plus soutenable la conscience collective propre au capitalisme : l’occultation des rapports de classe, sous la forme marchandise. Une marchandise qui va donc être commise à la durabilité soutenable, en sorte de conserver ses vertus décoratives. C’est pourquoi l’on peut juger qu’à l’interrogation subsidiaire : l’écologisme, stade ultime du capitalisme ? La réponse réside finalement dans la question. Et qu’en réalité il ne reste à discuter que le prédicat ultime.   Dominique Mazuet Préface de Dominique Pagani

ISBN : 9782376071907

309 pages

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Lettre ouverte aux communistes
Nous sommes en 1976. Doutant de lui-même, le Parti communiste français commence un périlleux aggiornamento. C’est l’époque de l’abandon de la « dictature du prolétariat », prélude à d’autres reculs et renoncements. Michel Clouscard, dont l’œuvre commence à s’étoffer, lance alors aux camarades une bouteille à la mer. Le texte nous parvient quarante ans plus tard. Clouscard y a tout vu : le scenario catastrophe, la victoire de la social-démocratie « libérale libertaire », dont il fut le premier à avoir forgé le concept, puis la fascisation rampante du pays à la faveur de la crise. Il a vu aussi — et c’est en cela que ce texte fait date —, les moyens de sortir de l’impasse, le nécessaire alliage « rouge-bleu » de la République et du socialisme, de Robespierre et de Lénine, de Rousseau et de Marx. Le lecteur est ainsi plongé au cœur du réacteur du marxisme qui n’est pas seulement, comme le rappelle Clouscard, une technique, une méthode, mais aussi une vision du monde, une éthique révolutionnaire qui engage totalement. Michel CLOUSCARD

ISBN : 978-2-915854-95-4

159 pages 15€

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Liberté radicale. Spinoza contre la philosophie

 À travers cinq ruptures décisives et sans retour de Spinoza 

- rupture avec la synagogue

- rupture avec Descartes

- rupture avec Platon

- rupture avec Hobbes

- rupture avec Kant (par anticipation),

Richard Labévière montre comment la pensée spinozienne fonctionne comme une machine de guerre contre la menace de l’idéologie dominante, déguisée en autant de « philosophies » ou de « sagesses » accommodantes avec les intérêts des classes dominantes.

Cette pensée s’organise autour de l’identification organique de Dieu avec la Nature et de la mise au centre d’un corps si anti-chrétien qu’il vaudra à Spinoza une détestation posthume. Laquelle n’a pas disparu si l’on en juge par la récente charge anti-spinozienne de l’ancien ministre Luc Ferry, auquel cet essai entend également répondre. Contre une vague « conscience morale » présentée comme seul horizon pour l’humanité, il s’agit de faire le pari du contenu, de l’immanence, de la connaissance, de l’action et, en définitive, d’une liberté radicale. 

« Richard Labévière fut doctorant de Desanti et, par ailleurs, montre sa sympathie pour le matérialiste Diderot. Il déchiffre ce que fut l’éclair de Spinozaà travers une série de ruptures, dans sa vie, dans son oeuvre et dans sa réception. Son ouvrage vise non pas à présenter les structures de la pensée spinoziste (...) mais plutôt à armer sa propre réflexion sur la liberté en suivant les indications livrées par Spinoza sur les illusions qui empêchent celle-ci de s’exercer. » 

Pierre-François Moreau

Richard Labévière

Journaliste et écrivain, ancien rédacteur en chef à Radio France Internationale (RFI), il est depuis 2014 rédacteur en chef de l’hebdomadaire numérique prochetmoyen-orient.ch/Obervatoire Géostratégique. Les éditions Delga ont récemment republié son livre Bernard-Henri Lévy ou la règle du Je, écrit avec Bruno Jeanmart.

131 pages

ISBN 978-2-37607-211-9

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Livre noir de l’anticommunisme
À l’appel du Comité internationaliste pour la solidarité de classe, des militants et chercheurs du monde entier ont apporté leur pierre à la dénonciation des crimes de l’anticommunisme et de la contre-révolution dans leur pays, en mettant également l’accent sur les persécutions en cours. Bien que ce Livre noir ne se veuille qu’une contribution partielle — pour un tel sujet, il faudrait plusieurs bibliothèques —, il dévoile clairement ce que l’anticommunisme et l’antisoviétisme ont déjà coûté à l’humanité, au progrès social, à la paix, à l’intelligence et à la démocratie ; il montre que les conséquences les plus graves de l’anticommunisme sont à venir et qu’elles menacent la survie même de l’humanité, menacée de mort et/ou de déchéance par un système capitaliste de plus en plus enclin à sacrifier les conditions d’existence fondamentales des êtres humains à la chasse au profit maximal. Les auteurs : Henri Alleg, Salam Alsharif, Samir Amin, Frank Bochow, Francesco Delledonne, Marianne Dunlop, Vincent Flament, Georges Gastaud, Radim Gonda, Rémy Herrera, Joe Kaye, Jacques Kmieciak, Annie Lacroix-Riz, René Lefort, Monica Moorehead, Carmen Morente Muñoz, Gloria Rubac, Jean-Luc Sallé, Ibarruri Sudharsono, Fernando Vera Jiménez, Miloslav Vražel, Zbigniew Wiktor.

ISBN : 978-2-37607-123-5

308 pages

19€

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Lumières communes 4 tomes

Nouvelle édition actualisée

Lumières communes

Traité de philosophie à la lumière

du matérialisme dialectique

GEORGES GASTAUD

Tome I

Philosophie et matérialisme dialectique

ISBN : 9782376071044

527 pages

Tome II

Pour une théorie dia-matérialiste de la connaissance

suivi de : Pour une classification dynamique des sciences

ISBN : 9782376071044

330 pages

Tome III

Science et matérialisme dialectique

ISBN : 9782376071044

330 pages

Tome IV

Pour une approche marxiste de l’humain

ISBN : 9782376071044

529 pages

vendu à part : Tome V

Fin(s) de l’histoire

ISBN : 9782376071495

720 pages

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L’Archipel du génocide
Les événements atroces survenus en Indonésie à l’automne 1965 restent encore aujourd’hui largement méconnus du grand public et jamais évoqués par les grands médias. En octobre 1965 débute pourtant l’un des pires massacres de masse du XXe siècle, de communistes ou assimilés, avec l’appui des États-Unis, de la Grande- Bretagne, et d’autres puissances comme l’Australie, les Pays-Bas et la Malaisie. Les estimations varient entre 500 000 et trois millions de personnes exterminées, sans compter les incarcérés, les déportés, les torturés et les victimes de viols. La cible principale était le PKI, le Parti communiste indonésien, fort de ses trois millions d’adhérents, troisième parti communiste du monde à l’époque et allié de Sukarno, initiateur du mouvement des Non-Alignés lors de la conférence de Bandung. Les crimes ont été condamnés en 2016 comme génocide par le « Tribunal international des peuples 1965 ». En Indonésie, la chape de plomb demeure cependant totale, les criminels n’ayant jamais été jugés et les victimes n’étant toujours pas réhabilitées. Le régime de Suharto, qui avait servi dans les forces impérialistes japonaises pendant la Seconde Guerre mondiale, a depuis ces crimes totalement livré en pâture le pays aux multinationales. Il a présidé à ce qui fut salué par la presse occidentale comme une success story indonésienne, en l’occurrence la privatisation totale des riches ressources naturelles du pays, qui fut donc transformé en fournisseur de matières premières et de main-d’oeuvre à bon compte pour les intérêts capitalistes étrangers. Remettant en question, grâce à un riche ensemble de sources primaires et secondaires, le récit officiel d’une violence de masse prétendument née de conflits religieux, Geoffrey Robinson montre que celle-ci était le produit d’une campagne délibérée, menée par l’armée indonésienne. Il détaille également le rôle essentiel joué par les grandes puissances pour faciliter les meurtres de masse et les incarcérations.   Geoffrey B. Robinson est un chercheur spécialisé dans l’histoire de la violence politique, des génocides, des droits de l’homme et de la politique étrangère américaine, principalement en Asie du Sud-Est. Robinson a obtenu son doctorat à Cornell. Avant d’enseigner à l’UCLA (Los Angeles), il a travaillé pendant six ans au département de recherche d’Amnesty International à Londres et, en 1999, il a été chargé des affaires politiques aux Nations unies et au Timor-Oriental. Parmi ses autres ouvrages, citons The Dark Side of Paradise : Political Violence in Bali ; East Timor 1999 : Crimes against Humanity ; « If you Leave Us Here, We Will Die » : How Genocide was Stopped in East Timor.

ISBN : 9782376072041

554 pages

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L’Art et la révolution
UNIVERSELLEMENT connu en tant que poète, César Vallejo (1892-1938) était également un écrivain complet, c’est-à-dire un intellectuel ayant fréquenté avec bonheur d’autres genres littéraires tels que l’essai, le reportage, la chronique, le roman, le théâtre, les nouvelles, les aphorismes, les scénarios. « Livre de pensées », d’après la définition de l’auteur, conçu entre les années 1920-1930, et publié assez tardivement en 1973 par les soins de Georgette Philippart Vallejo, L’Art et la révolution est un texte sui generis qui ne s’affiche par ni ne possède les caractéristiques d’une monographie ou d’un essai, mais celles d’un recueil de réflexions sur l’art, la révolution, la politique, l’esthétique et une série de thèmes dérivants tel un arbre fécond qui grandit et se développe en étendant ses branches et ses rhizomes. L’ouvrage à la structure fragmentaire, est fait de pensées pressantes abordées avec la créativité et le sens de responsabilité d’un intellectuel marxiste militant. L’Art et la révolution pourrait donc être également perçu comme un texte in progress composé de passages généralement courts, parfois poussés par l’urgence du moment et de l’expérience directe, parfois par les aléas de la réalité et de l’existence qui empêchaient Vallejo d’écrire sereinement (conditions matérielles difficiles, instabilité, difficultés d’intégration dans le marché du travail littéraire local, précarité, etc.). En pensant au milieu de la tension entre l’utopie et la réalité, César Vallejo nous montre de nombreuses possibilités d’interprétation et nous laisse, en même temps, un important témoignage du paradigme de l’intellectuel sincèrement engagé dans l’avenir de l’émancipation de l’humanité. Édition, préface et chronologie par Luis Dapelo Traduction de l’espagnol notes et présentation par Marie-Christine Seguin César Vallejo, né à Santiago de Chuco, Pérou, en 1892 et mort de maladie à Paris en 1938, il a inspiré les plus grands auteurs latino-américains. Ses oeuvres parcourent les générations et son influence ne faiblit pas. Ces poèmes : Los heraldos negros, Trilce, España aparte de mí este caliz, Poemas humanos, compilés en oeuvres complètes, sont régulièrement à l’étude des programmes des concours de l’enseignement de l’espagnol en France et occupent la première place dans les manuels de l’éducation en Amérique latine et en Espagne. Son roman Tungstène a récemment été traduit en français aux éditions Le Temps des Cerises.

ISBN 978-2-37607-219-5

142 pages

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L’Ecologie réelle
Des premières aires naturelles protégées (zapovedniki) en 1918 jusqu’au plus grand plan d’agroforesterie au monde en 1948, avant que Nikita Khrouchtchev ne s’aligne sur le modèle intensif américain dans les années soixante, c’est toute une écologie soviétique qui fut jadis raillée par les premiers zélateurs occidentaux de l’agriculture « chimique ». Cette « préhistoire dogmatique », pourtant riche d’enseignements pour l’époque actuelle, est aujourd’hui totalement passée sous silence, y compris dans le discours écologiste contemporain, « décroissant », volontiers malthusianiste, et concrètement incapable de participer au renversement du seul véritable responsable de la destruction barbare de notre environnement : le capital. De même, les efforts de l’écosocialisme, très en vogue aujourd’hui, pour tenter une nouvelle « rénovation » du marxisme, s’accompagnent d’une étrange omertà sur l’indiscutable avant-garde cubaine en matière d’agro-écologie. Sans doute par aversion pour une question indissociable de la protection de l’environnement, à Cuba comme ailleurs : celle de la souveraineté nationale. On l’aura compris, Guillaume Suing, agrégé de biologie et spécialiste de l’histoire de la biologie, nous montre que sur la question de l’écologie et du marxisme, tout est à revoir.

ISBN : 978-2-37607-134-1

212 pages 18€

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L’Énigme du massacre de Katyn
Avril 1943 : trois mois après la défaite nazie à Stalingrad et alors que la Wehrmacht reflue vers l’ouest, Joseph Goebbels annonce que l’armée allemande a exhumé à Katyn, près de Smolensk, un charnier contenant plusieurs milliers de prisonniers de guerre polonais. Souhaitant sans doute ainsi diviser le camp allié, il impute ces massacres aux Soviétiques en les datant du printemps 1940, soit avant l’invasion allemande du 22 juin 1941. Dès le début, le rapport nazi, concocté visiblement à la va-vite, présente des incohérences, notamment le fait que les douilles des balles retrouvées sont de marque allemande. Les Soviétiques récusent aussitôt les allégations allemandes ; le gouvernement polonais en exil à Londres, en revanche, s’empresse de valider la version nazie. Septembre 1943 : ayant reconquis la région de Smolensk, les Soviétiques entament une contre-enquête ; ce sera le rapport Bourdenko qui atteste du fait que les Allemands ont capturé ces prisonniers de guerre polonais après l’invasion de l’URSS et les ont exécutés en 1941. Des documents trouvés sur les cadavres, postérieurs au printemps 1940, sont ainsi présentés aux observateurs internationaux. La propagande de Goebbels devient néanmoins, surtout à partir du maccarthysme, un dogme anticommuniste de la guerre froide. En 1992, les antisoviétiques exultent lorsque Boris Eltsine remet au gouvernement polonais un dossier secret attestant prétendument de la culpabilité des Soviétiques. Dès 1995, ce rapport est néanmoins invalidé par des enquêteurs russes indépendants, qui montrent notamment que le tampon utilisé sur l’une des lettres contenues dans le dossier secret est celui du PCUS (nom du parti communiste à partir de 1952), alors qu’en 1940 le parti portait encore le nom de Parti communiste pansoviétique (bolchevik). C’est ce tampon pour le moins anachronique que nous reproduisons en couverture du présent livre au-dessus du cartouche de titre (voir aussi la légende de l’illustration de cette couverture en page 2). On aurait pu en rester là, n’eût été la découverte faite, en 2011 d’un charnier à l’Ouest de l’Ukraine à Volodymyr-Volynskyï. Le site présente des balles allemandes datées de 1941, porte la marque indéniable des méthodes utilisées par le SS Jeckeln et contient les dépouilles de femmes exécutées avec leurs enfants – alors que les Soviétiques, contrairement aux nazis, n’ont jamais, nulle part, exécuté d’enfants. Mais on y trouve aussi deux badges de policiers polonais qu’on avait présentés comme ayant été tués lors des massacres de Katyn et enterrés à 1 200 kilomètres de là. Cela atteste du fait que les prisonniers de guerre polonais n’ont pas été exécutés en 1940 mais ont été capturés puis assassinés par les nazis après l’invasion de 1941. La thèse de la culpabilité soviétique à Katyn s’effondre. Dans ces conditions, une question se pose : continuera-t-on encore longtemps d’enseigner dans nos écoles la propagande de Joseph Goebbels ? Grover furr est professeur à Montclair State University. Sont déjà parus en français, aux éditions Delga, Khrouchtchev a menti (2014), Les Amalgames de Trotsky (2016), Iejov contre Staline (2018). D’autres ouvrages sont à paraître.  

ISBN : 9782376071778

224 pages

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L’Essence pratique de l’Homme
« Il importe de comprendre que le concept de l’activité, ainsi qu’Ilyenkov et de nombreux autres penseurs russes l’ont développé, n’est pas un concept empirique, mais quelque chose de plus fondamental : une catégorie logique. Autrement dit, l’approche par l’activité, si elle est bien assimilée, ne cherche pas à décrire ou caractériser l’activité humaine comme pourrait le faire un anthropologue ou un psychologue empirique, ni même à fournir une typologie philosophique de différents types d’activité (orientée vers l’objet, matérielle, intellectuelle, instrumentale, communicative, interactive ou autre). L’activité est plutôt censée constituer une catégorie explicative de base, chargée d’élucider la relation entre le sujet et l’objet, la pensée et l’être, d’expliquer la possibilité même d’une relation entre l’esprit et le monde. C’est pourquoi elle est centrale dans la quête du vrai matérialisme. [...] Je soupçonne en effet que le concept d’activité, sous une forme ou une autre, pourrait graviter progressivement vers le centre de l’attention philosophique et, de ce fait, les réflexions d’Ilyenkov et d’autres philosophes russes aux idées voisines pourront sembler curieusement prescientes. L’avenir dira si j’ai raison sur ce point. » David Bakhurst Cet ouvrage regroupe les contributions de : Andreï Maïdanski, Vesa Oittinen, David Bakhurst, Inna Titarenko, Edward M. Swiderski, Sergueï Mareev, Éléna Mareeva, Alexandre Khamidov, Vladimir Lektorski, Pentti Määtänen, Alex Levant. Traduction de l'anglais par Jean-Paul Batisse.

ISBN 978-2-37607-257-7

322 pages

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L’esthétique soviétique contre Staline
Tout le monde connaît Andreï Jdanov, le commissaire du peuple à la culture de Staline et ses diktats en matière de création. En revanche, on ignore tout de son « prédécesseur » et pour ainsi dire, son opposé : Anatole Vassiliévitch Lounatcharski. Nul hasard. L’idéologie a tout intérêt à réduire le communisme au goulag, Lénine à Staline, le matérialisme dialectique à Lyssenko et la critique marxiste à quelques vulgates du réalisme socialiste. Mais pour tous ceux qui n’ont jamais accepté le communisme dans sa version momifiée, à commencer par Lénine lui-même, devenu pharaon malgré lui dans un mausolée sur la place rouge, il est enfin temps de découvrir son plus proche conseiller en matière de culture, Anatole Lounatcharski, philosophe, artiste et révolutionnaire. Anatole LOUNATCHARSKI

ISBN : 2-915854-00-9

150 pages 12,50€

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L’Etre et le Code
Michel Clouscard aura pu écrire ailleurs : « On n’a jamais pensé faire la philosophie de la relation du produire et du consommer pour la bonne raison qu’elle a toujours été faite, mais à l’envers. La théologie, l’éthique, l’économie politique ont surdéterminé les deux processus qui n’ont servi que de moyens d’expression. Nous inversons la relation : produire et consommer se mettent en relation pour constituer la théologie, l’éthique, l’économie politique. » C’est bien la problématique de ce livre immense, qui reprend le projet hégélien : dire le réel selon sa logique, sans résidu transcendantal. À travers la phénoménologie de la praxis globale, du début du Moyen-Âge à nos jours, Clouscard montre la logique de la production à l’oeuvre et produisant le réel sous la forme d’un code réduisant l’être. De référentiel transcendant pour la période féodale, ce code mutera en un référentiel transcendantal (transcendant laïcisé) avec l’émergence de la bourgeoisie. Cette dernière séquence culminera avec l’avènement de la bourgeoisie de robe et la vénalité des charges : l’intellect deviendra un métier qui s’achètera… « “Je pense donc je suis”… donc je suis » aimait à dire Clouscard : une conquête irréversible sera captée par une classe pour prendre le pouvoir sur l’existentiel. L’ego transcendantal alors s’arrogera le pouvoir de décision épistémologique et proclamera une prétendue universalité de sa problématique. L’effet, le procès de production de la connaissance, ne retenant que le résultat, prétendra se substituer à sa cause : le procès de production qui sera nié. Il faudra empêcher la non-intellectualité d’accéder à la transparence et au savoir d’elle-même, qui serait sa désaliénation, en la réduisant à un résidu à tout savoir. C’est plus que jamais ce code de l’épistémologie bourgeoise qui réduit l’être de la cité aujourd’hui. L’épistémologie révolutionnaire, la philosophie de la praxis, procédera donc à rebours et reprendra le discours de ce néo-kantisme en révélant à travers lui la réalité qu’il cache. Par ce réalisme radical, on ne pourra faire l’économie d’étendre la lutte des classes au niveau épistémologique et ceci… même au sein de la famille marxiste. « Son grand mérite revient à indiquer les meilleures conditions pour que l’histoire se révèle concrètement pour ce qu’elle est : une totalisation en cours. » Jean-Paul Sartre. à propos de L’Être et le Code Michel Clouscard

ISBN : 978-2-37607-140-2

549 pages

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